Lorsque vous interrogez un ancien résident du Qatar et que vous évoquez le mot justice, immédiatement il lève les bras au ciel et vous rigole au nez, pour eux, l’histoire des chèques sans provision c’est une arnaque d’état.
Selon un média qatari 70 % des affaires judiciaires reposent sur des chèques sans provisions
« Incompréhensible ! Pourquoi les autorités qatariennes ne font pas le nécessaire pour résoudre la problématique des chèques sans provisions, » nous disait il y a quelques semaines une lectrice allemande ? « C’est une véritable industrie qui s’est mise en place pour spolier un peu plus les expatriés » dit-elle.
Les chiffres annoncés par le média qatari Qatar Tribune font froid dans le dos. Il y aurait environ 20 000 procès par an portant sur des chèques sans provision soit 70 % de l’ensemble des affaires juridiques du Qatar. Les affaires sont si nombreuses que souvent les droits des accusés ne sont pas respectés comme le cas Jean Pierre Marongiu, un entrepreneur français en prison depuis septembre 2013 qui s’était fait vider le compte bancaire par son sponsor qatari et qui avait émis donc des chèques sans provisions. Des cas comme Marongiu se comptent par centaines et très souvent ils sont abandonnés par leurs ambassades et leurs communautés.
Il ne faut oublier que les expatriés vont au Qatar pour gagner avant tout de l’argent et la solidarité en cas de difficulté et vite oubliée, car on risque rapidement d’être pris dans le tourbillon du simulacre de justice de ce pays. Il faut beaucoup de courage pour se dresser face aux bourreaux pour porter secours à des compatriotes. Il existe quelque rares femmes et hommes dans la communauté française au Qatar qui le font mais pour l’essentiel ils baissent la tête et attendent de se remplir les poches pour repartir.
Le pire c’est ceux qui défendent le Qatar même lorsqu’il est indéfendable au lieu de le pousser à procéder à des modifications structurelles pour améliorer le vivre ensemble. Comme disait un expatrié qui a quitté le Qatar « ils font partie de l’arnaque, contre leurs compatriotes ».