Il y a chez certains une telle volonté d’éliminer du jeu politico – religieux les Frères Musulmans qu’ils croient tenir avec l’affaire Tariq Ramadan la clé de voûte de l’édifice.
Emballement médiatique
La détention provisoire de Tariq Ramadan, l’islamologue suisse, vaut pour certains déjà condamnation. Voltaire disait : Un jugement trop prompt est souvent sans justice. Il est essentiel dans cette affaire de garder son sang-froid et que la justice passe, tant du côté des « supporters » de M. Ramadan que de ceux qui réclament sa lapidation médiatique.
Le parquet de Paris, le 2 février 2018 a estimé que les faits reprochés à Tariq Ramadan justifiaient une mise en examen et une détention provisoire. On se rappelle tous que la mise en examen est, dans le cadre d’une affaire pénale, la décision d’un juge d’instruction de faire porter ses investigations sur une personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants, qui rendent vraisemblable qu’elle ait pu participer, comme auteur ou comme complice, à la réalisation d’un crime ou d’un délit.
Il ne s’agit pas d’un jugement mais d’une décision d’un juge d’instruction dans le cadre de ses investigations. La mesure de mise en examen ne signifie donc pas que la personne qui en fait l’objet est reconnue coupable de l’infraction sur laquelle le juge enquête.
Il y a chez certains une telle volonté d’éliminer du jeu politico – religieux les Frères Musulmans qu’ils croient tenir avec l’affaire Tariq Ramadan la clé de voûte de l’édifice. Même si Tariq Ramadan est le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Banna, il n’est pas l’élément « vital » de cette institution, qui survit à des épreuves bien plus difficiles, notamment en Egypte, que l’élimination du paysage médiatique de cet islamologue.
Pour qu’on puisse vivre ensemble, il faut laisser la justice passer, on peut imaginer aisément que Tariq Ramadan a des avocats à la hauteur de la situation.
Affaire à suivre…