La Turquie aux portes de Ryad et d’Abou Dabi, les autorités saoudiennes et émiratis portent une lourde responsabilité qui pourrait coûter cher au Bahreïn.
Tout cela finira mal
Fikret Ozer, l’ambassadeur turc au Qatar vient d’annoncer que des forces aériennes et navales seront déployées au Qatar en plus des troupes au sol.
Ce que nous avions annoncé se produit, la Turquie s’installe au Qatar et se trouve désormais aux portes de Ryad et d’Abou Dabi. Tout ceci découle de l’accord signé entre le Qatar et la Turquie fin en 2014, au moment même où l’émir du Qatar assurait ses voisins de sa plus profonde amitié.
Le manque de courage des responsables de l’Arabie saoudite et Emirats arabes unis a permis à l’émir du Qatar d’installer ses alliés turcs en premier lieu sur la base militaire de Tariq Bin Ziyad en 2015 et la suite est désormais connue.
Ces troupes ne sont pas au Qatar pour le protéger de l’Iran, il y a déjà pour cela les américains à Al Udeid et puis chacun aperçoit l’axe de circonstances Doha, Téhéran, Ankara auquel peut s’adjoindre Moscou. Les armées turques sont là pour protéger le Qatar d’une invasion émiratie ou saoudienne dans un premier temps, mais chacun connait la volonté expansionniste d’Erdogan, le champion de Frères Musulmans.
Il est peu probable que dans l’immédiat le Qatar et la Turquie s’en prennent directement aux saoudiens et émiratis, par contre il est fort possible que Bahreïn, allié de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis soit le lieu de troubles importants qui obligeraient Doha et Ankara, appuyés indirectement par Téhéran, à intervenir, même si à Bahreïn se trouve le quartier général de la 5ème flotte américaine et que des forces saoudiennes soient présentes. Qui peut encore faire confiance aux américains dans cette partie du monde ? Si Trump laisse faire, pour l’instant, Mattis et Tillerson qui défendent leurs intérêts au Qatar, il peut à tout moment reprendre à son compte le dossier qatarien et dire tout haut ce qu’il pense du Qatar. Quant aux saoudiens et émiratis impliqués dans la guerre au Yémen, ils ne peuvent être sur tous les fronts. Tout cela finira mal dans le Golfe persique.