L’ONU vient de considérer la situation dans le Golfe « anormale », alors que l’émir du Koweït affirmait pendant une réunion des présidents de la Shura qu’il croyait que cette situation était transitoire.
L’émir du Koweït a- t- il raison de dire que cette situation est transitoire ?
Peut-on considérer que ce qui rapproche les différents états du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) est plus important que ce qui les sépare, et cela suffit- il à espérer un retour à la situation d’avant le 5 juin 2017 ?
C’est bien là une des clés de la problématique de cette crise entre le Qatar et l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte. Partant sur le postulat que ce qui rapproche les différents états du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) est plus important que ce qui les sépare, le Koweït considère que cette situation est passagère et le Qatar pense qu’avec quelques artifices juridiques il peut ramener les belligérants autour d’une table pour trouver une fin à cette crise.
Observateurs de cette partie du monde, le Golfe persique, nous considérons que tant le Koweït que le Qatar fait fausse route sur la définition de cette crise ce qui rend toute solution improbable. Le Qatar avait l’opportunité dans les premières semaines de régler ce conflit, en faisant quelques concessions pour rassurer ceux qui craignent que le Qatar a comme objectif de déstabiliser ses voisins. Certes il y a eu au mois de juillet l’accord sur la lutte contre le financement du terrorisme porté aussi par l’administration US, mais trois éléments auraient permis de désarmer le camp des initiateurs du conflit. Il s’agit de la fermeture de la base turque au Qatar, la vente d’Al Jazeera et l’arrestation ou le désengagement de quelques personnalités ou entités sur la liste publiée par le quartet. Au contraire, la base turque s’est étoffée, Al Jazeera continue comme avant et le Qatar a affirmé que la liste ne le concernait pas. Le pas en avant du Qatar aurait permis d’avoir des contreparties notamment en matière de circulation des personnes.
Le Qatar continue de croire qu’il réglera le conflit par la voie juridique alors que cette crise est politique et le Koweït s’installe dans le déni en s’imaginant que tout reviendra à la normale avec le temps.
Un problème sans solution est un problème mal posé disait Albert Einstein