Dés élections à la Shura pourraient avoir lieu cette année au Qatar, mais est-ce suffisant pour créer la mobilisation dont a besoin le Qatar ?
Le Qatar un état moderne, certainement pas !
En juin 2013, le nouvel émir du Qatar Tamim bin Hamad al Thani prononçait ces mots : « J’espère être digne de la confiance que m’a accordé l’ancien émir et de poursuivre la voie tracée par cet homme, qui est en fait le constructeur de l’État moderne du Qatar et le pionnier de son éveil. »
Peut-on parler d’un état moderne pour ce qui concerne le Qatar ? Ce jeune émir se plaignait, il y a quelques mois, du manque d’engagement des 300 000 qatariens qui forment le socle de son pays, mais peut-il en être autrement lorsqu’ils ne participent quasiment pas à la vie politique du Qatar ?
Si un premier pas avait effectué avec le vote aux municipales en 1999, depuis aucune évolution politique n’a eu lieu. Dés élections à la Shura pourraient avoir lieu cette année au Qatar, mais est-ce suffisant pour créer la mobilisation dont a besoin le Qatar ? Si aujourd’hui les membres de la Shura, organe consultatif, sont tous désignés, nous verrons qui sera réellement élu, car sans l’existence de partis politiques ou associations politiques, il est possible qu’on assiste à une désignation déguisée parmi les grandes familles du Qatar, laissant une fois encore la classe moyenne en dehors du jeu politique.
Le Qatar grand donneur de leçons au moment des printemps arabes est un nain politique. Au moment où l’Iran chiite songe à une sécularisation, premier pas vers une modernité, le regard que l’on porte du côté du Qatar sur ces questions, tout en voulant se donner une image moderne, montre à quel point ce pays vit dans le virtuel et s’éloigne chaque jour un peu plus de la réalité.