Les expatriés du Qatar piégés par leurs dettes

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Pour venir travailler au Qatar, certains expatriés notamment d’Asie ou d’Afrique s’endettent avant leur départ, les sommes à rembourser sont telles et les salaires si bas qu’ils n’arrivent plus à vivre correctement.

Certains pays pourvoyeurs de travailleurs pour le Qatar responsables d’une situation inique

Un sondage récent d’Amnesty International a révélé que de nombreux migrants du Qatar ont payé des frais de recrutement excessifs ou illégaux. L’enquête téléphonique menée auprès de 414 travailleurs migrants népalais a révélé que 88% payaient des frais à des agents pour leurs emplois à l’étranger. Les frais ont été déclarés si élevés que la plus part ont dû emprunter pour se rendre au Qatar. Plus de la moitié des travailleurs interrogés – 53% – ont déclaré recevoir des salaires mensuels inférieurs à ceux qui leur avaient été promis par les agents de recrutement. Ce qui les met dans une situation inextricable, car une fois remboursé leur dette mensuelle et envoyé un peu d’argent à leur famille, ils n’ont plus de quoi vivre correctement.

Dès 2013, Qatar Foundation avait signalé cette situation inique. Si quelques pays ont pris des dispositions pour empêcher ce cercle vicieux, d’autres pays d’Asie ou d’Afrique n’ont pas donné suite laissant leurs concitoyens dans la misère et totalement soumis à leurs employeurs qatariens.

Le Qatar par ses salaires bas et par le non-respect des salaires initiaux porte une grande responsabilité, mais il n’est pas le seul. Les pays pourvoyeurs de main d’œuvre vers le Qatar, parfaitement au courant de la situation, portent tout autant de responsabilités dans cette affaire.

L’OIT qui s’est engagé à cogérer le droit du travail avec le Qatar, informé de ces conditions doit  intervenir dans les meilleurs délais pour empêcher cette exploitation qui vient s’ajouter à des conditions de travail qui ne s’améliorent toujours pas au Qatar. On s’interrogeait sur la docilité des travailleurs migrants au Qatar et dans le Golfe, on peut comprendre que par cet endettement, ces travailleurs ont contribué à dresser leur propre piège, au profit d’exploiteurs dans leur propre pays et dans les pays où ils sont allés travailler.