Le Conseil de Coopération prend l’eau, les pays du Golfe lui préfèrent des accords bilatéraux.
En attendant une hypothétique fin de crise dans le Golfe, les accords bilatéraux ont le vent en poupe
Deux responsables militaires de haut niveau du Koweït et du Qatar se sont rencontrés afin de développer la coopération en matière de défense nationale. Après l’accord entre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sur ce secteur, et bien plus largement, personne n’est vraiment étonné. La stratégie des accords bilatéraux s’explique parce que les 6 membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), se sont organisés en trois groupes.
Un premier groupe composé de l’Arabie saoudite et les Emirats unis en phase sur l’essentiel des sujets. A côté d’eux le Bahreïn. Ces trois pays sont unis pour imposer un boycott partiel au Qatar en qui ils n’ont plus confiance sur de nombreux dossiers.
Un deuxième groupe composé par le Koweït et le Sultanat d’Oman, n’a pas voulu prendre position dans la crise entre leurs voisins auquel s’est ajouté l’Egypte contre le Qatar. Le Koweït s’est même positionné comme médiateur dans cette crise qui dure depuis le 5 juin 2017.
Enfin, le Qatar isolé par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn mais qui a plus que jamais des contacts avec le Koweït et le Sultanat d’Oman. Le Sultanat d’Oman s’est positionné comme base avancée du Qatar en matière portuaire, réceptionnant l’ensemble des marchandises acheminées vers le Qatar qui par le passé transitaient par les Emirats arabes unis.
La dernière réunion du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) n’a débouché sur aucune décision et a été boudée par les personnalités du premier niveau de l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn. Il est fort probable que le phénomène d’accords bilatéraux se renforce entre les différents groupes au détriment du CCG.