De nombreux pays s’intéressent au renforcement des liens économiques avec le Qatar même si globalement c’est un petit marché de 2,7 millions d’habitants. Un déséquilibre menace ce pays à terme si la législation ne change pas.
Le Qatar rebat ses cartes économiques mais manque de bon sens
La crise au sein des pays du Golfe donne l’opportunité au Qatar de chercher de nouveaux fournisseurs et quelques fois même de faire des économies par rapport aux anciennes relations, notamment avec les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Les « Forums bilatéraux » s’enchaînent à Doha, avant-hier s’était la Tunisie, aujourd’hui les US et demain la Turquie… Le ballet des responsables économiques et politiques est incessant. La présence du Premier ministre d’Ethiopie à Doha se situe pour l’essentiel dans ce cadre-là, même si au passage cela permet de « taquiner » ses anciens alliés saoudiens et émiratis au grand plaisir de Doha.
Un événement va marquer cette fin d’année, c’est l’exposition Made in Qatar 2017. Prévue du 14 au 17 décembre, organisée par la Chambre de commerce du Qatar et le ministère de l’Énergie et de l’Industrie, elle va mettre l’accent sur l’ensemble des composants de la croissance du Qatar. La présence de l’émir est attendue, il devrait lancer un nouvel appel à ses compatriotes qataris, leur demandant de s’engager dans le secteur privé de toute urgence, afin de développer des produits locaux compétitifs Made in Qatar.
L’émir Tamim bin Hamad al Thani semble inquiet car il n’est pas assez entendu sur ce sujet. En outre, il est conscient que l’équilibre général de la population globale de son pays est déséquilibré. A fin octobre 2017 on comptabilisait 2 668 415 résidents au Qatar dont 300 110 qataris, soit seulement 11,2 % de qatariens. En comparaison, en Arabie saoudite, sur une population totale de 29 millions de résidents, les étrangers représentent 10 millions, l’équilibre est tout autre. Plus dramatique encore, une partie des femmes qataries ne souhaitent plus se marier et préfèrent rester célibataires. Il est vrai que la non reconnaissance de leurs enfants en cas de mariage avec un non qatari est particulièrement choquante et rétrograde. L’émir Tamim sait ce qu’il faut changer comme lois, mais n’a pas le courage de modifier cette situation, pourtant inexorablement ceci conduit à terme à l’affaiblissement du peuple qatarien.
L’économie n’est pas seulement une notion virtuelle, elle puise sa force dans les racines du pays. Force est de constater qu’une racine sur deux du peuple qatarien n’est pas considérée à sa juste valeur.