L’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte présentent- ils la note au Qatar concernant les printemps arabes ?
Le fils paie les fautes du père et de son oncle
Ceux qui ont vécu « les printemps arabes » se rappellent que dans l’ombre étaient tapis deux hommes, Hamad bin Khalifa al Thani et Hamad bin Jassim bin Jabor Al Thani, (HBJ), le premier était l’émir du Qatar et le second son premier ministre. Et pour s’exprimer ils avaient un outil médiatique puissant à l’époque, Al Jazeera, la télévision à capitaux qataris. A quelques mètres derrières les deux Hamad, un jeune homme, Prince héritier du Qatar, observait la scène, Tamim bin Hamad al Tani. Un immense foyer brulait au Moyen Orient, alimenté par les deux compères.
Tunisie, Maroc, Bahreïn, Syrie, Yémen, Egypte… même l’Algérie fut un temps menacée par HBJ, disant : votre tour viendra. L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis voyaient les flammes se rapprocher de leurs frontières. Et puis en quelques mois, chacun des feux fut étouffé. Alors qu’en Egypte, Morsi, le Frère musulman était parvenu à se faire élire démocratiquement, il ne fallut pas plus d’un an pour que saoudiens, émiratis et koweitiens lui enlèvent la direction de l’Egypte. Elle fut confiée au maréchal al Sissi qui à son tour fut élu démocratiquement président de ce pays. Passons les péripéties tunisiennes qui sont toujours en cours et dont personne ne sait à quoi elles aboutiront.
En juin 2013, les deux Hamad furent poussé vers la sortie. La maladie de l’émir Hamad fut mis en avant, mais déjà, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis présentaient une première note aux dirigeants du Qatar. Depuis le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont décidé de présenter « le solde de tout compte » au fils de Hamad bin Khalifa al Thani, devenu émir. Mais pour les quatre boycotteurs du Qatar cela ne suffit pas, ils utilisent un terme entendu pendant les printemps arabes, « dégage ».
Cette nuit au Etats unis, l’émir du Qatar s’exprimait dans une interview enregistrée par la chaine CBS dans l’émission 60 minutes. Ce matin de nombreux médias reprennent un article de l’AFP. L’essentiel se résume en quelques mots, « c’est bien un changement de régime que le quartet des boycotteurs souhaite au Qatar. Ils souhaitent que l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani « dégage ».
La seule difficulté dans cette horrible salade des pays du Golfe persique c’est que le peuple qatarien pour l’instant soutien son émir. Tout ce que les boycotteurs ont avancé pour déclencher ce conflit n’est que de la poudre aux yeux, l’objectif final est bien de démettre Tamim bin Hamad al Thani, car ils n’ont plus confiance en lui et aux engagements pris après le départ de son père. La crise est dans une impasse et il n’est donc pas étonnant que Hamad bin Jassim bin Jabor Al Thani, (HBJ), sorti de son placard doré, depuis quelques jours, commence à donner sa vision des comportements de ses voisins boycotteurs.
L’émir Tamim bin Hamad al Thani aujourd’hui n’a pas le choix, il doit faire des propositions et céder un peu de terrain pour rassurer ses voisins, faute de quoi, il ne restera plus qu’une possibilité aux belligérants saoudiens et alliés, passer au boycott total en particulier les hydrocarbures, ce qui équivaut à un acte de guerre.
A suivre…