Dans la plainte déposée contre le Qatar à l’OIT par des syndicats, est visé particulièrement l’Inspection du travail qui n’a pas les moyens de faire son travail, avec la disparition du ministère du travail les choses ont empiré.
Des lois qui ne sont pas appliquées
Le 8 novembre 2017, à 10 h 30 le Conseil d’administration de l’OIT examine la plainte relative au non-respect par le Qatar de la convention (nº 29) sur le travail forcé, 1930, et de la convention (nº 81) sur l’inspection du travail, 1947, déposée par des délégués à la 103e session (2014) de la Conférence internationale du Travail en vertu de l’article 26 de la Constitution de l’OIT.
Les syndicats indiquaient pour ce qui concerne l’Inspection du travail, que les personnels n’étaient pas assez nombreux et qu’ils n’avaient pas l’autorité nécessaire pour faire appliquer le droit du travail. En outre lorsqu’il s’agit d’une entreprise détenue par un qatari, il n’arrive parfois même pas à y rentrer car ils ont peur des représailles. Avec la disparition du ministère du travail, inclu dans un ministère élargi, les choses ont empiré.
Dans son livre « Qatar vérités interdites – Un émirat au bord de l’implosion, » Emmanuel Razavi, à la page 190 écrit « Les Qataris ont beau dire qu’ils vont abolir un système s’apparentant à une forme évidente d’esclavage, rien n’est fait.
Jusqu’à la dernière minute
Alors que le 8 novembre 2017, le Conseil d’administration de l’OIT va examiner la plainte contre le Qatar, les annonces pleuvent, comme un salaire minimum, des contrats ne pouvant pas être modifiés après l’arrivée du travailleur dans le pays, l’interdiction pour les employeurs d’empêcher leurs employés de quitter le pays et une assistance juridique.
Alors que les lois déjà votées ne s’appliquent pas, voilà qu’à quelques jours de l’examen de la plainte par l’OIT le Qatar fait de nouvelles promesses. Mais qui est assez naïf pour y croire ?
Laissons la conclusion provisoire à Amnesty internationale qui écrit : Elle (Amnesty internationale) salue avec prudence l’accord visant à établir un projet de coopération technique rendu public le 26 octobre 2017, dans lequel le gouvernement du Qatar s’engage à réviser ses lois pour les aligner sur les normes internationales relatives au travail et les lignes directrices des experts de l’OIT. Cependant, elle demande au gouvernement de clarifier comment et quand il compte mettre en œuvre ces engagements, à l’approche d’une session clé de l’OIT le 8 novembre 2017.