La visite de l’émir du Qatar, Tamim al Thani à Singapour, confirme le puissant rapprochement entre ces deux pays.
Doha destination Singapour, octobre 2017
Les relations entre le Qatar et Singapour, deux pays, parmi les plus riches de la planète, sont facilitées par de nombreux points communs. Dans les deux cas les anglais sont passés par là, laissant culture, organisation et langage.
Pour un qatarien qui veut aller à Singapour, il lui faut 7 h 42 en avion depuis Doha, soit 40 minutes de plus que quand ce même qatarien vient faire ses courses à Londres. Singapour est pour le Qatar une base solide pour ses exportations de gaz vers l’Asie. De nombreux singapouriens travaillent au Qatar, pour l’essentiel dans les services financiers. Chacun se rappelle que Singapour est la 4 e place financière au monde. Les qatariens ont pris l’habitude de se rendre à Singapour pour le tourisme, la ville à la végétation luxuriante, portant le nom de ville jardin est aussi la cité la plus dense au monde. Une immersion pour s’habituer à ce que les qatariens souhaitent faire de Doha.
Le premier geste significatif de Qatar Investment Authority à Singapour fut effectué en 2012 par l’achat de l’emblématique Raffles Hôtel de Singapour. Puis à partir de 2013 les deux pays mirent en place des structures de rencontres et d’échanges économiques et culturels. Si le Qatar a pris son temps pour investir à Singapour, il faut prendre en compte que les montants des investissements atteignent souvent des centaines de millions de dollars US voire des milliards.
Le Qatar avait annoncé publiquement qu’il allait répartir autrement ses investissements sur la planète, en favorisant à l’avenir l’Asie et les USA. Singapour devient donc une cible prioritaire pour le fonds souverain du Qatar, QIA. Il faut dire que les déboires de certains placements européens notamment en Allemagne ont poussé les qatariens à accélérer le pas.
Il aura fallu mettre sur la table 2,5 milliards de dollars US pour que Qatar Investment Authority acquière Asie Square Tower 1, l’une des tours mythiques du quartier d’affaires de la République de Singapour. Chacun connait la méthode qatarienne, Qatar Investment Authority passe devant et les grandes fortunes qatariennes emboîtent le pas comme à Londres. Il est probable que Singapour devienne une importante destination pour les qatariens qui suivent avec intérêt l’aventure anglaise du « Brexit ». Comme le disait l’ancien premier ministre qatarien HBJ, les anglais auraient bien tort de quitter l’Europe, le Royaume pourrait bien ne pas y survivre. Les qatariens prudents ont déjà trouvé une porte de sortie, Singapour. La City pourra- t-elle continuer à être une des plus grandes place financière mondiale ? Rien n’est moins certain. C’est l’inconnu, or pour un état comme le Qatar, à ce moment de son histoire, premier déficit important, baisse des prix des hydrocarbures et crise avec ses voisins, il pourrait vouloir protéger ses intérêts.
En visite dans plusieurs pays d’Asie, en ce mois d’octobre 2017, Tamim bin Hamad Al Thani et le Premier ministre de la République de Singapour Lee Hsien Loong ont assisté hier au palais présidentiel d’Istana, à la signature d’un certain nombre d’accords et de mémorandums entre les gouvernements des deux pays. Le média qatarien The Peninsula en fait le détail.
Singapour, la ville jardin, mais avant tout l’un des 4 dragons d’Asie, attire le Qatar.