L‘émir du Koweït entreprend un tour des capitales des pays confrontés au conflit qui oppose l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte au Qatar. Une question se pose, le Koweït est-il un réel médiateur ou un bénéficiaire de ce conflit, tout comme le Sultanat d’Oman ?
Globalement, tout le monde est décrédibilisé dans le Golfe persique
L’émir koweïtien Sheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah commence une tournée des pays en conflit contre le Qatar depuis le 5 juin 2017 et terminera à Doha pour rencontrer l’émir Tamim revenu de son voyage en Malaisie et Indonésie.
A moins d’une exceptionnelle surprise, rien ne permet de croire que les positions des deux parties évoluent dans l’immédiat. Le Qatar continue à privilégier la voie juridique et organise des colloques et conférences pour s’en persuader. Quant au quartet des boycotteurs, ils continuent sous différentes formes à détruire l’image du Qatar. Globalement, tout le monde est décrédibilisé dans cette partie de la planète. La population qatarie souffre mais s’organise et les boycotteurs, n’ayant pas eu le courage d’une intervention militaire et mettant en place uniquement un boycott partiel sans toucher aux hydrocarbures et aux voies maritimes, se retrouvent dans une impasse.
Les palabres de l’émir koweïtien Sheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah permettent de ne pas couper le petit fil qui relie tous ces pays et malgré le soutien des USA et l’implication de nombreux pays qui se désespèrent de cette situation, rien ne bouge dans le Golfe persique.
Ne serait-il pas opportun de constater ce désaccord sur le fond et passer à une autre étape ?
Puisque personne ne veut faire un pas et des propositions sérieuses pour mettre fin à cette crise, force est de constater qu’il faut en tirer les conclusions. Le Qatar ne veut pas rassurer ses voisins car leurs demandes remettent en question la souveraineté nationale. Pour l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte, il n’est plus question d’accorder leur confiance aux qatariens. L’heure est donc venue de trouver un « accord à minima » permettant une coexistence pacifique. Une première décision s’impose, le Qatar ne peut plus raisonnablement faire partie du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) car 3 pays sur 6 sont en conflit avec lui.
Une question se pose, le Koweït est-il un réel médiateur ou un bénéficiaire de ce conflit, tout comme le Sultanat d’Oman ?
Le Sheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah doit prendre une initiative dans les meilleurs délais car de nombreuses voix s’interrogent sur la situation actuelle, tant à propos du Koweït et d’Oman qui dans cette crise ne manquent pas de tirer les marrons du feu, au détriment des émiratis et des saoudiens. Ces deux pays contribuent à affaiblir le boycott d’une certaine manière. Chacun a pu constater à quel point les ports du Sultanat d’Oman devenaient la banlieue de Doha. Il en est de même pour le Koweït en matière financière avec le Qatar.
Cette situation pour le moins ambiguë ne peut durer sans que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis s’en émeuvent. Le Sheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah doit clarifier la situation dans l’intérêt de tous.