Le Qatar ne craint pas de déplaire à Trump

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Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif vient de passer quelques heures avec les autorités qataries. Comment faut-il interpréter cette rencontre ?

Le Qatar aime jouer avec le feu

La visite de l’iranien Mohammad Javad Zarif n’est pas passée inaperçue. Au moment où le Qatar est pris à parti par ses adversaires qui ont initié un boycott partiel du pays, depuis le 5 juin 2017, notamment en affirmant que les qatariens se rapprochaient des iraniens dangereusement, cette visite à l’air d’une provocation.

Certes l’envoi récemment d’ambassadeurs à Téhéran tant pour le Qatar que pour l’Arabie saoudite, laisser penser à une certaine décrispation, mais sur le fond, le président américain en mai 2017 avait indiqué, de vive voix, aux pays du Golfe que l’Iran était un pays à isoler car dangereux pour la communauté internationale.

On a bien vu la différence entre Obama et Trump, si le premier a aidé au retour de l’Iran dans l’espace international, le second rejette l’Iran. Le président américain et une partie des politique américains ont entrepris de dresser un front contre l’Iran en utilisant en particulier l’animosité entre les saoudiens et iraniens.

Alors que dans le passé, l’émir Hamad bin Khalifa al Thani maintenait une certaine distance, entre son pays et l’Arabie saoudite ainsi que l’Iran, son fils qui lui a succédé, l’émir Tamim, n’est pas très clair sur les relations avec l’Iran. Il y a quelques jours le ministre des affaires étrangères du Qatar, indiquait que le quartet des boycotteurs poussait le Qatar à renforcer sa relations avec l’Iran, car ce pays était plus bienveillant envers les qatariens que l’ensemble des boycotteurs.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif vient donc de passer quelques heures avec les autorités qataries, quelques jours après la visite de James Mattis, le secrétaire à la Défenses des USA, grand soutien du Qatar. Donald Trump ne manquera de faire remarquer à James Mattis que son protégé, le Qatar, aime jouer avec le feu et n’hésite pas à provoquer le président américain.

Doha qui est déjà considéré comme un nid d’espions et djihadistes, selon l’écrivain Ravazi, (page 103 de son livre : Qatar vérités interdites. Un émirat au bord de l’implosion,) décidément ne fait rien pour améliorer son image vis-à-vis de Trump. Faut-il s’étonner qu’un de ces matins, l’on découvre à nouveau, un tweet « assassin » du président américain contre le Qatar. Incapables de se maîtriser en matière de politique étrangère, l’émir du Qatar et son gouvernement poussent en permanence les limites de leur action, au risque de se brûler et de mettre en difficulté leurs populations. Le Qatar « intérieur » est souvent  sacrifié à un ego démesuré des dirigeants qatariens.