Les frères de hier devenus ennemis, saoudiens et qatariens sont incapables de trouver une solution à leur conflit, car il n’y a pas de solution équitable. Après avoir été trahis par les saoudiens, les qatariens vont l’être par les américains.
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre
L’opportunité de l’ONU, pour engager des discussions, manquée, chacun campe sur ses positions. L’Arabie saoudite rappelle que la crise se réglera localement et elle a une idée bien claire de l’issue de ce conflit. Pendant ce temps, le Qatar se réfugie dans la communication en répétant sans cesse qu’il n’est pas atteint par le boycott.
Le Qatar savait des fin 2015 qu’il aurait à terme des problèmes avec l’Arabie saoudite. Celle-ci avait affiché sa volonté hégémonique en prenant la tête de l’Alliance militaire islamique. Cette alliance regroupe une quarantaine de pays majoritairement musulmans qui s’engagent à lutter sous la même bannière contre le terrorisme en terre musulmane. Deux sont particulièrement peuplés, le Pakistan et l’Egypte. Après des mois d’hésitations, Islamabad a donné, en début 2017, son feu vert à la nomination du général Sharif à la tête de l’Alliance militaire islamique.
Au commencement de la crise dans le Golfe, le 5 juin 2017, le Qatar qui faisait partie de cette alliance a été exclu. Comme les saoudiens reprochent au Qatar d’être en liens avec l’Iran et que cette Alliance est surtout destinée à diminuer l’influence iranienne partout où c’est possible, les qatariens ne furent pas étonnés. Avec l’arrivée au pouvoir de « Trump le terrible,» les saoudiens ont vite compris qu’ils avaient une opportunité historique à saisir. Trump peut être battu aux prochaines élections.
Le Qatar sera à terme une province saoudienne, c’est ce que pense le futur roi de l’Arabie saoudite, Mohammad bin Salman, (MBS,) prince héritier qui rêve d’une « grande Arabie.» L’émir du Qatar vient de dénoncer à l’assemblée générale de l’ONU, la trahison de l’Arabie saoudite et celle de ses alliés. L’émir Tamim rêvait d’une solution conforme au droit international, sous l’égide de l’ONU. Or dans son discours le président américain a été clair, que chaque pays se débrouille. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, MBS le saoudien, se fout du droit international, on le voit chaque jour au Yémen, tout comme « Trump le terrible.»
Après avoir été trahi par ses frères de hier en lui imposant un boycott pour l’affaiblir, le Qatar sera trahi par son allié américain prochainement. Que peuvent peser 300 000 qatariens à l’échelle des enjeux mondiaux.
Il est urgentissime pour le Qatar, s’il veut survivre, de sortir du monde virtuel où il vit, pour faire des propositions pour gagner un peu de temps et nouer alliance avec un ou plusieurs pays capables de le protéger contre l’inexorable destin que MBS a prévu. Le compte à rebours est en marche, dans 3 ans « Trump le terrible» peut être battu, MBS est obligé d’agir.