La situation financière du Qatar après 82 jours de boycott semble stable avec une légère pente négative.
L’état du Qatar intervient pour injecter des liquidités
Les boycotteurs comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Bahreïn continuent dans le calme à retirer leurs avoirs financiers du Qatar. A cette tendance, il faut ajouter les entités financières volatiles qui traversent la planète, toujours à l’affût d’une opportunité.
L’état du Qatar n’est pas resté spectateur, il a été acteur en mettant dans le système bancaire local près de 10,9 milliards de dollars en juin, ainsi que 7 milliards de dollars en juillet, pour compenser les retraits de fonds. L’économie qatarienne ne souffre pas d’un manque de liquidités et les banques pour garder leurs clients et favoriser les dépôts augmentent le paiement d’intérêts. Ces mêmes banques se tournent après l’Europe, vers l’Asie pour assurer leurs financements à venir.
Les tensions sont perceptibles, mais après 82 jours de boycott, la situation est stable avec une légère pente négative.
Contenir le déficit budgétaire, assurer les livraisons d’hydrocarbures sans toucher au fonds souverain.
Le premier rendez-vous important aura lieu vers octobre, au moment où le ministère des finances présentera les résultats prévisionnels de 2017 et le budget 2018. Il est fort probable que les 28.3 milliards de QAR de déficit prévus, soient bien plus importants si ce boycott continue, ce qui semble être le cas. Chacun se souvient qu’en 2016, le Qatar avait subi un déficit de 46.5 milliards de QAR, le premier depuis quinze ans. Il est possible que le déficit pour 2017 soit de l’ordre de 42.3 milliards soit un surcoût de 14 milliards de QAR à cause du boycott, environ 2 milliards par mois.
Il est essentiel pour le Qatar de contenir ce déficit pour cette année et pour l’année prochaine, afin de donner une visibilité contrôlée et positive de la situation économique et financière du pays. L’important travail effectué avec le Sultanat d’Oman pour sécuriser les importations devrait permettre à terme, de rendre le Qatar plus indépendant des boycotteurs et de réduire progressivement leur surcoût.
Pour l’instant ce qui fait la force du Qatar demeure intact, nous parlons des livraisons d’hydrocarbures et de son fonds souverain QIA.