Le calendrier des 4 pays initiateurs de la crise contre le Qatar se déroule à leur rythme, réunis à Manama, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Bahreïn discutent du dosage du durcissement du boycott.
Le boycott du Qatar devrait se durcir
Cinquante-cinq jours après le début de la crise dans le Golfe persique, le Qatar s’attend à un durcissement du boycott initié par l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Si les 4 boycotteurs n’ont pas gagné la bataille de la communication, ils savent que frapper le Qatar au portefeuille, produira tôt ou tard ses effets et mettra en difficulté la partie du clan al Thani qui dirige actuellement le pays.
Le déficit budgétaire du Qatar en 2017 sera sans aucun doute plus important que les 28.3 milliards de QAR soit 7.8 milliards de dollars prévus. Les autorités qatariennes financent sur le budget de l’état la différence des produits importés de première nécessité, depuis le boycott terrestre, maritime et aérien du pays commencé le 5 juin 2017.
Chacun se souvient qu’en 2016, le Qatar avait subi un déficit de 46.5 milliards de QAR, le premier depuis quinze ans, il comptait donc cette année le contenir aux environs de 28.3 milliards de QAR, ce qui devient mission impossible en tenant compte de l’actualité. Il faut s’attendre en outre à une augmentation des prix dans l’ensemble des secteurs économiques du Qatar.
Le Qatar pour maintenir la paix sociale dans le pays préfère s’endetter sur le marché financier mondial sans toucher à son fonds souverain QIA. Sa notation auprès des agences de notations reste élevée, il peut donc s’endetter à des taux encore intéressants, mais il sait que ceci ne pourra pas durer des années. Autre sujet d’inquiétude à terme, le désinvestissement financier des étrangers au Qatar augmente sensiblement depuis le 5 juin 2017.
Le Qatar doit prendre de nouvelles initiatives comme il l’a fait en matière de financement de la lutte contre le terrorisme. Le calendrier des 4 pays initiateurs de la crise contre le Qatar se déroule à leur rythme, réunis à Manama, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Bahreïn discutent du dosage du durcissement du boycott ce qui pèsera encore plus sur les finances du Qatar. Les boycotteurs ont compris que les discours et invectives ne servent à rien et ont trouvé le point faible du Qatar, ses finances. Les qatariens habitués à vivre dans l’opulence et le luxe doivent se préparer à revoir leur mode de vie s’ils ne sont pas capables d’imagination pour rassurer leurs voisins.