L’implication de la France dans le dossier libyen s’est terminée par un communiqué positif, elle est venue à point pour conforter le chef du gouvernement d’union nationale Fayez Sarraj et le commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Haftar.
Macron veut se placer en Libye mais aussi suppléer le Qatar retenu dans ses terres
La crise entre l’Arabie saoudite et ses alliés contre le Qatar a conforté le commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Haftar, un ancien général de l’armée de Kadhafi. Longtemps considéré comme personnalité non-grata, on reproche à ses troupes des possibles crimes de guerre. Il est soutenu, même s’il s’en défend, par les Emirats arabes Unis et l’Egypte sous l’œil bienveillant des saoudiens. L’affaiblissement du Qatar, soutien de Fayez Sarraj, même si c’est momentané, fait donc le jeu de Khalifa Haftar qui exècre les qataris.
Alors que de nombreux experts s’interrogent sur les véritables buts du président français Emmanuel Macron, reconnaissons toutefois qu’il a réussi à faire publier un communiqué aux deux frères ennemis appelant au cessez-le feu, même si celui-ci aura fort peu de chance d’aboutir. Si jusqu’à maintenant le chef du gouvernement d’union nationale Fayez Sarraj était le personnage clé en Libye, depuis le 5 juin début de la crise dans le Golfe persique, Khalifa Haftar monte en charge au niveau international poussé en avant par Emirats arabes Unis et l’Egypte.
Macron a sans doute estimé que le « dossier » libyen pouvait pour de nombreuses raisons lui apporter dans l’immédiat une reconnaissance supplémentaire au niveau international, mais aussi au passage suppléer le Qatar qui pour l’instant calme son ingérence dans le conflit libyen afin de ne pas compliquer un peu plus la situation dans le Golfe.
Depuis quelques semaines, le soutien de la France au Qatar est de plus en plus visible, tout en prenant les précautions afin de ne pas s’affronter avec les 4 boycotteurs.
Une affaire à suivre dans le temps, tant au niveau du cessez-le feu que du dossier global libyen. Macron devrait prendre aussi quelques précautions avec l’Italie qu’il a tendance à sous-estimer, alors que les italiens sont historiquement liés aux libyens. Nous verrons donc si cette implication française en Libye rapporte une autorité de plus à Macron ou l’entraîne dans une mélasse dont nombreux états se tiennent à l’écart.