Si pour les USA le travail législatif et pratique du Qatar pour combattre le financement du terrorisme est satisfaisant, pour les saoudiens, comme cela était une excuse, l’essentiel est à venir.
Les américains prennent de la distance dans la crise du Golfe
Rex Tillerson en signant un accord avec le Qatar, sur la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, aura sans doute réussi à extirper les américains, y compris son président, de cette querelle pour le leadership dans le camp sunnite. Il a bien compris que l’isolement du Qatar pour les saoudiens et les américains n’avait pas le même sens. Voyant que le boycott du Qatar allait se poursuivre, il a préféré passer un accord direct avec les autorités qatariennes afin combattre le terrorisme. Cerise sur le gâteau, il a obtenu qu’une petite équipe américaine s’installe au Qatar pour être aux premières loges pour assurer le suivi de cet accord.
Tillerson sait aussi qu’il y aura un prix à payer à terme pour les américains, à la suite du positionnement de leur président en faveur des saoudiens. La question est simple, le peu de confiance que les responsable politiques du Qatar avaient dans les américains a- t-il disparu ?
Tillerson a réussi probablement à sauvegarder la base d’Al Udeid, mais il s’attend à une montée en charge conséquente et dans la discrétion de la base turque. Il fera surveiller avec la plus grande attention les allées et venues des iraniens au Qatar. Là encore, si les américains avaient continué à soutenir sans réserves, comme Trump, les saoudiens et alliés, il est fort à parier que le Qatar aurait ouvert plus largement ses portes à l’Iran.
L’heure est venue pour les américains de reprendre leur place, à distance des uns et des autres dans cette partie du monde du Golfe persique. Et de laisser les saoudiens et qataris trouver un compromis bancal pour leur avenir qui ne sera plus jamais le même depuis le 5 juin 2017.