La division au sein des pays du Golfe arabique est une chance historique pour les iraniens . La crise ouverte contre le Qatar par les saoudiens, émiratis et bahreïnis ouvre la voie à un changement profond des relations dans cette partie du monde.
Les saoudiens obligés d’aller au bout de cette histoire contre le Qatar
L’homme fort de l’Arabie saoudite du moment en 16 2017 et bien le Prince Mohammad bin Salman, on peut s’interroger afin de savoir combien de temps il va le rester ?
Mohammad bin Salman ministre de la défense de l’Arabie saoudite a été l’initiateur du conflit au Yémen. Il a sollicité plusieurs pays afin de vaincre la rebellions « Houthi chiite» qui s’était approprié une grande partie du Yémen en quelques semaines. Le constat plus de deux ans plus tard est loin d’être une réussite. Cette guerre a montré que Mohammad bin Salman n’hésite pas à faire d’immenses dégâts humains pour arriver à ses fins.
Or, depuis le 5 juin 2017, le même dirigeant a lancé une offensive économique et politique contre le Qatar, l’accusant notamment d’avoir des liens privilégiés avec l’Iran. Il est accompagné dans cette étonnante démarche par deux autres pays du golfe arabique les Emirats arabes unis et le Bahreïn.
Le Bahreïn est dirigé par des sunnites totalement inféodés aux saoudiens alors que la majorité de la population est chiite. L’Arabie saoudite assure la sécurité dans ce pays d’une manière autoritaire. Cette situation peut à tout moment se terminer par une révolte sanglante.
En ce qui concerne les Emirats arabes unis, ils sont le deuxième partenaire économique de l’Iran. Et malgré une police émiratie sur « les dents,» probablement pénétrés par des réseaux iraniens. La concurrence entre les Emirats arabes unis et le Qatar est historique et hystérique.
Les saoudiens viennent de faire connaître au Qatar une liste de 13 thèmes qu’ils veulent imposer a ce pays. Or le Qatar vient de refuser en bloc cette liste, tout en indiquant qu’il examine le détail de chaque demande avec précision. Les saoudiens et en particulier Mohammad bin Salman ne pourront pas en rester là et se contenter d’un simple refus par le Qatar. Ce jeune prince saoudien, désormais seul héritier à la succession de son père, prend d’immense « risques » pour lui et pour son pays. En divisant les pays du Golfe arabique, il offre une chance historique aux iraniens. La formule qui revient le plus souvent à Téhéran en ce moment est : « Les iraniens en rêvaient les saoudiens l’ont réalisé. »
Mohammad bin Salman a le chic d’engager des conflits « insolubles ». Certes les grandes familles saoudiennes viennent de lui prêter allégeance mais tenant compte de la crise des revenus liés au pétrole, de la guerre sans fin possible au Yémen qui est particulièrement « coûteuse », et de cette nouvelle aventure avec le Qatar qui risque de durer, on peut sérieusement s’interroger sur la durée du règne éphémère du nouvel homme fort de l’Arabie saoudite ? Dans l’affaire du Qatar, les saoudiens désormais n’ont pas d’autre choix que d’aller de l’avant afin de ne pas perdre la face. Donal Trump, le président américain qui a encouragé le prince saoudien à initier cette crise « pour combattre le terrorisme et couper toute relation avec l’Iran », après avoir fait deux pas en avant vient d’effectuer trois pas en arrière laissant Mohammad bin Salman seul dans une crise qui peut devenir aussi un conflit insoluble.
Je ne peux m’empêcher de penser à cette citation de Warren Buffet «C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus.»