Après avoir quitté Paris et avoir entendu Tillerson qui lui a fait un compte rendu de ses approches dans le Golfe, Trump le président américain a téléphoné au Roi d’Arabie saoudite pour voir comment allait évoluer la situation.
Le Roi Salman d’Arabie saoudite et Trump décident de la suite des événements dans le Golfe
Le Qatar tient bon et essaie de faire jouer ses relations pour sortir de cette crise aussi brusque qu’improbable. Chacun a bien compris qu’au-delà des querelles du moment qui ont mis le feu aux poudres comme la rançon payé en Irak pour libérer des otages qataris dont certains membres de la famille royale, ou l’accord de Total avec l’Iran, des vieilles querelles non résolues ont refait surface.
Lorsqu’au sommet de Riyad, Trump en privé n’a pas marqué d’hostilité à un blocus contre le Qatar et a soutenu cette action après son déclanchement du 5 juin 2017, avait-il mesuré à quel point la passion allait transformer un probable avertissement au Qatar en « un carton jaune presque rougeâtre ?» Ce n’est aussi certain qu’on pouvait le penser.
Et puis le Qatar a quelques amis ici ou là notamment en Europe, comme l’Allemagne, le Royaume Uni ou la France… ou bien un allié de taille comme la Turquie et des alliés de circonstances comme l’Iran et la Russie sans compter quelques liens privilégiés avec la Chine et le Japon…
Le Qatar doit faire sa part pour sortir de la crise
Même si le Qatar a encore de gros progrès à faire tant dans son attitude qui exaspère, ou dans la ligne éditoriale d’Al Jazeera qui a plus souvent une information militante, plus que journalistique et sur bien d’autres sujets, le Qatar ne peut pas disparaître pour devenir une simple province saoudienne. Il y a dans ce pays une véritable histoire qui lui appartient, une réelle volonté de se rapprocher des normes internationales, même si, je le répète il reste beaucoup à faire.
L’émir du Qatar est mal conseillé et n’a pas au sein de son équipe quelqu’un qui tout en sauvegardant les intérêts du Qatar, lui montre sans concessions les dégâts que quotidiennement le Qatar produit non seulement sur son image communicative mais aussi sur les valeurs de son pays. Les pires ennemis, sans doute inconscients, du Qatar sont ceux qui soutiennent tout ce que ce pays entreprend sans aucun recul sur les événements.
Si le Roi Salman d’Arabie doit calmer quelques écervelés qui veulent en découdre avec la terre entière, l’émir du Qatar, son entourage et son gouvernement doivent aussi faire leur part, ce n’est pas l’accord sur la lutte sur le financement du terrorisme qui va suffire. Quant à Trump, il doit forcer son apprentissage à l’international et prendre de la hauteur comme il vient de le faire en France ce 14 juillet. Il n’est pas là pour allumer des incendies qui peuvent échapper au contrôle de tous. En ce qui concerne celui du Golfe, il devient urgentissime de l’éteindre avant qu’il dérape en conflit militaire.