Faut-il se fier aux analyses des experts qui voient une embellie saoudienne pour une grande nervosité qatarienne ? Compte tenu du désordre au sein du CCG, n’est- il pas plus opportun d’investir en Iran ?
Les fondamentaux saoudiens sont moins solides que les qatariens
Le travail effectué par le Qatar sur les 15 dernières années lui permet de constater que son PIB est nettement moins dépendant des hydrocarbures. Il faudra de longues années avant que l’Arabie saoudite arrive à ce niveau. La Vision 2030 du nouveau Prince héritier saoudien Mohammad bin Salman est une pâle copie du même document que le Qatar a mis en place en 2010. Si l’émir Tamim bin Hamad al Thani trouvait que sa population ne partageait pas assez ses ambitions en matière économique, en Arabie saoudite, là encore, ce n’est pas le retour des subventions aux fonctionnaires et organisme nationaux qui vont inciter les saoudiens à prendre conscience qu’il faut préparer l’après pétrole. Ceci sert juste à faire avaler la guerre au Yémen et la crise avec le Qatar.
Il est certain que tant que durera la crise, les investisseurs auront tendance à aller vers le plus fort sur le papier donc l’Arabie saoudite, mais si le Qatar n’est pas annexé par un fait militaire, il en ressortira gagnant. Il y a l’immédiat et le long terme, il faut donc prendre du recul avant de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Il serait vain de dire que le Qatar ne subit pas de pression financière, la bourse de Doha est là pour le constater et la faiblesse du rial qatarien est bien réel. Ce qui compte ce sont les fondamentaux et là le Qatar a un avantage certain sur tous les pays du CCG y compris les Emirats arabes unis.
L’Iran grand gagnant de ce désordre ?
Il y a quelques jours, l’agence de notation Fitch constatait que la politique étrangère saoudienne est « moins prévisible », et que cela pourrait augmenter les tensions avec l’Iran à l’avenir.
En conclusion, en ce 4 juillet 2017, la crise au sein du Golfe laissera des traces profondes et plusieurs pays seront perdants financièrement, le Qatar certainement mais aussi ceux qui ont initié cette crise. A l’image de l’accord pour le développement de South Pars versant iranien, signé par Total et le chinois CNPCI, la question que vont se poser de nombreux investisseurs est « finalement n’est- il pas opportun d’investir en Iran plutôt que dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe ? »