Le Qatar confond politique et justice

Justice

Quand le Qatar est dans une impasse il convoque un bataillon d’avocats pour faire dire le droit, or dans la crise qu’il traverse avec ses voisins c’est une affaire avant tout politique.

Le Qatar n’a jamais su négocier politiquement

Quand on connait bien les dirigeants du Qatar, on sait que plus ils disent « on veut discuter » moins ils en ont réellement envie. Sur le fond de l’affaire de la crise démarrée le 5 juin 2017, le Qatar estime qu’il veut bien rassurer ses voisins qui ont pris la « mouche, » mais il ne veut pas bouger d’un pas. Tout au plus il leur propose une psychothérapie de groupe.

Le Qatar est dans une impasse, car incapable à son tour de faire des vraies propositions ou prendre des initiatives, il confie aux cabinets d’avocats son avenir. Il en appelle à la justice des hommes ! Le jour où il y aura un procès contre l’Arabie saoudite et ses alliés pour les initiatives qu’ils ont prises, on ne se rappellera même plus du nom de ce pays que jadis on appelait le Qatar.

Si les propositions des saoudiens et Cie faites au Qatar sont un véritable affront, le Qatar n’est pas à la hauteur de la situation pour négocier et s’enferme vers la seule solution crédible, une impasse et un conflit. Cette fois-ci le Qatar ne peut pas s’en sortir en utilisant son carnet de chèques, comme il fait d’habitude, il va falloir proposer des solutions pour contrer les saoudiens et Cie.

Le Qatar faisait confiance aux américains pour trouver un compromis, la encore il a embauché un cabinet d’avocats pour faire du lobbying, mais hélas il a face à lui un ambassadeur des Emirats arabes unis aux réseaux anciens et haut placés.

Lorsque le Qatar parle de justice, il est difficile de ne pas rire même en cette situation dramatique. En France par exemple, chacun sait comment le Qatar traite les français expatriés. Nous avons à des dizaines de reprises alertés sur une justice monnayeuse et insultante pour de nombreux français, mais le Qatar n’a pas tenu compte de la réalité et n’a pas ménagé ses lendemains. Conséquence, le sort du Qatar n’intéresse que très peu de nos concitoyens et ils ne bougeront pas même en cas d’agression.

Enfin, invoquer la justice internationale avec l’Arabie saoudite et ses alliés, c’est là encore nier le moment présent. Les saoudiens en voulant mettre sous tutelle le Qatar en font une affaire politique. Et puisque le Qatar insiste sur l’aspect juridique, les Emirats arabes unis soutiennent les manifestations sporadiques en cours au niveau international, de citoyens qui demandent réparation juridiquement au Qatar pour son financement de groupuscules ayant basculés dans le terrorisme. Les procès appellent les procès mais ne règlent pas les affaires politiques.

A 48 heures de l’ultimatum, alors que les USA se résignent à l’immobilisme, l’heure est venue pour le Qatar de passer aux propositions pour mettre fin à cette crise.