Alors que l’ultimatum adressé par l’Arabie saoudite et ses alliés prendra fin dans quelques jours, le Qatar se dit prêt à rassurer ses voisins mais pas question de toucher à sa souveraineté.
L’américain Rex Tillerson qui joue le médiateur dans le Golfe y perd son latin
Les saoudiens continuent de dire que leurs 13 demandes adressées au Qatar ne sont pas négociables et le Qatar dit qu’il est prêt à rassurer ses voisins sans toucher à sa souveraineté. C’est un dialogue de sourds.
C’est aussi ce qu’il ressort du voyage des deux ministres des affaires étrangères, saoudien et qatari, aux US, où ils ont rencontré de nombreuses personnalités politiques américaines sans que cela décrispe la situation. Rex Tillerson le Secrétaire d’Etat US ne sait plus comment rétablir les liens entre les deux parties. Il est certain que les tweets incendiaires de Trump donnant le feu vert au blocus initié par les saoudiens et leurs alliés n’ont pas fini de faire des dégâts.
Cette crise dans le Golfe a très mal commencée, il a fallu près de trois semaines pour que les premières explications solides de la part de ceux qui ont initié la crise soient connues. Mais globalement l’opinion publique internationale n’a pas accroché, au point que les grands médias internationaux se désintéressent de plus en plus de ce qui se passe dans le Golfe. Les saoudiens et émiratis maîtres d’œuvres de cette action contre le Qatar, en mettant en avant des thèmes comme le terrorisme et les relations avec l’Iran ont commis une erreur de taille. Les émiratis ne sont pas crédibles sur le sujet des liens avec l’Iran et l’Arabie saoudite encore moins sur le terrorisme international.
A ce jour, le constat est navrant, plus le ministre des affaires étrangères saoudiennes explique moins on comprend cet ultimatum et les conditions non négociables. Il en est de même pour le positionnement qatari qui n’ouvre aucune porte de négociation, estimant que toutes les demandes touchent à sa souveraineté et qu’il peut juste payer aux saoudiens et émiratis une thérapie de groupe pour évacuer leurs peurs.
Comme nous l’avons déjà écrit, Rex Tillerson qui en perd son latin, pourrait bien conclure que finalement cette crise ne concerne pas les US et demander à ses troupes de bien rester dans la base d’Al Udeid en cas de situation conflictuelle dans les jours à venir.