Idéalement placé sur la nouvelle route de la soie, Djibouti bénéficie des largesses de la Chine mais il y a un prix à payer.La mauvaise gouvernance de Djibouti et une corruption à grande échelle conduisent inexorablement la Chine à devenir propriétaire de ce petit bout de territoire de la corne de l’Afrique.
Le compte à rebours a commencé
Dans quelques années, la Chine dira qui doit diriger politiquement Djibouti. Quant à l’administration du pays, elle s’en chargera. On a rarement vu autant d’incompétence et de corruption dans un pays.
Si la France fondateur de ce pays est larguée malgré les remontées du terrain, les USA, sous le règne d’Obama avaient décidé de réagir mais pas à la bonne dimension. Quand les américains mettaient sur la table 100 millions de dollars, les chinois investissaient par milliards.
Alerté par l’administration américaine, le président Donald Trump s’est personnellement impliqué pour couper la nouvelle route de la soie chinoise. Le conflit en cours dans le Golfe dont l’objet principal est d’empêcher la liaison Chine – Iran montre à quel point l’administration américaine prend au sérieux ce qui se passe dans cette zone du monde et en particulier dans la corne de l’Afrique. Evidemment, les saoudiens qui ont été appelés à la rescousse par Trump pour confiner l’Iran dans ses territoires, n’ont pas pu s’empêcher de rajouter un vieux conflit qu’ils souhaitent régler, l’annexion du Qatar pour en faire une de leur province.
La gestion calamiteuse du président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh et une corruption généralisée se traduisent par un endettement dramatique qui conduit inexorablement les dirigeants de Djibouti à se soumettre aux desiderata de la Chine.
La France porte une lourde responsabilité dans cette histoire
Sur les 10 dernières années tout a été fait à l’envers, laissant le régime en place partir dans une dérive autoritaire inacceptable en matière de droits de l’homme, du fait politique et du développement des inégalités. L’avenir pour les liens entre la France et Djibouti, se présentent au plus mal. Celui qui porte l’essentiel de la responsabilité de la déroute française sur les 5 dernières années dans la corne de l’Afrique est Jean- Yves Le Drian, alors ministre de la Défense. Or pour le malheur de Djibouti et de la France il vient de prendre avec Macron, les fonctions de ministre des Affaires étrangères et garde au moins un œil sur la Défense. Si ce brave homme n’a rien compris à l’enjeu de Djibouti sur les 5 dernières années, pourquoi d’un seul coup il entendrait raison. Il est fort à parier que dans peu de temps, lorsque la base militaire chinoise sera active, les autorités djiboutiennes demanderont aux français, aux américains et aux autres de quitter le territoire. La boucle sera bouclée, la Chine aura sa province en Afrique.