Si l’émir du Qatar est devenu muet, ce n’est pas le cas du ministre des affaires étrangères du Qatar Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani.
Personne n’a le droit de discuter de notre politique étrangère
De passage à Paris, le ministre des affaires étrangères du Qatar a haussé le ton contre ceux qui ont initié la crise qui frappe son pays. Depuis le 5 juin 2017, le monde entier découvre Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani le ministre des affaires étrangères du Qatar. Si l’émir du Qatar est devenu muet, ce n’est pas le cas de Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani, à lui tout seul il tient tête aux quatre pays, Arabie saoudite, Emirats Arabes unis, Bahreïn, Egypte qui mis en œuvre un véritable conflit contre son pays.
La conférence de presse qu’il a donnée à l’ambassade du Qatar à Paris, ce 12 juin 2017, pourrait se résumer de la sorte : « Personne n’a le droit de discuter de notre politique étrangère.» Si dans la théorie le MAE du Qatar à raison dans la pratique il en va autrement…
Le peuple qatarien mérite mieux
L’affirmation de Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani montre bien la partie de « poker menteur » qui se joue dans le Golfe. Le Qatar dit vouloir s’assoir au tour de la table pour parler de ce qui dérange ses voisins mais il ne veut rien changer à sa politique étrangère. Or, chacun se rappelle qu’en 2013, tant l’émir Hamad que son premier ministre HBJ ont été priés de laisser leurs places justement à cause de leur politique étrangère qui se mêlait des affaires des autres pays, dans le Golfe, le Moyen Orient et plus largement dans l’espace MENA.
Lorsque nous indiquions il y a quelques jours que le Qatar portait une partie de la responsabilité de la crise actuelle, nous en voyons ici une illustration. Force est de constater que si les belligérants, Arabie saoudite, Emirats Arabes unis, Bahreïn, Egypte ont adoptés une attitude qui ne peut que conduire à l’impasse, le fait pour le Qatar de s’enfer dans une position de « déni » et de monter sur ses grands chevaux n’arrangera rien à la situation.
Comme nous l’avons signalé depuis plusieurs années, la politique étrangère du Qatar se fait souvent au détriment du peuple qatari. Le manque de sécurité alimentaire dont on mesure l’importance à ce jour, a été sacrifiée dans des aventures étrangères et dans des choix comme la Coupe 2022 de football ou un armement démesuré.
Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani le ministre des affaires étrangères du Qatar a certainement raison de défendre la souveraineté de son pays menacée par 4 protagonistes qui tant sur la forme que sur le fond sont mal placés pour donner des conseils au Qatar. Mais il doit admettre que les choix effectués par les dirigeants du Qatar ne permettent pas la sérénité nécessaire au développement de son pays et peuvent justement inquiéter ses voisins.