En publiant une liste de 59 personnes et 12 unités qataries ou soutenues par le Qatar, œuvrant pour le terrorisme, l’Arabie saoudite décline un plan préparé pour affaiblir les autorités qatariennes. Des propos rejetés par le Qatar qui les juge « infondés ».
Une liste qui se veut être des preuves contre le Qatar
Les fonds de tiroirs ont été vidés pour que la liste soit la plus impressionnante possible. Les services secrets de plusieurs pays comme l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes, Bahreïn, l’Egypte, une partie de la Libye… ont apporté ce qu’ils considèrent comme des éléments à charge contre le Qatar.
Les américains ont apparemment été très discrets concernant leur participation à cette liste, puisque chacun se souvient qu’il y a peu de temps, ils vantaient les efforts effectués par le Qatar pour contrôler les « flux financiers » des citoyens qatariens vers l’extérieur. Quant au Qatar il juge cette liste totalement infondée.
Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre
La plus grande difficulté pour les saoudiens et leurs alliés est leur crédibilité. Ils ont été, par le passé d’une manière ou d’une autre, accusés d’avoir été compris dans une affaire de terrorisme ou de droits de l’homme. La citation biblique s’applique ici avec force « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.» Il est probable qu’une fois encore les fameuses preuves mise en avant par les saoudiens et alliés ne produisent pas l’effet escompté.
Ce conflit contre le Qatar a été mal préparé, il porte pour l’essentiel sur deux thématiques : le terrorisme et le rapprochement du Qatar avec l’Iran. L’Arabie saoudite en particulier a perdu son sang-froid et n’emploie pas la bonne méthode pour interpeller le Qatar sur ses éventuels manquements.
La communauté internationale regarde avec surprise ce déchaînement de « haine » envers le Qatar, car une fois de plus les saoudiens n’ont pas fait œuvre pédagogique en expliquant les dérives qatariennes. A vouloir montrer ses muscles comme au Yémen, l’Arabie saoudite et ses acolytes risquent de s’enliser dans une lutte économique et diplomatique contre le Qatar et produire un effet de « sympathie » envers ce pays. A vouloir garder « secret » les remontrances effectuées contre le Qatar au sein du CCG, l’Arabie saoudite perd en crédibilité dans son action actuelle.