Ce qui se passe dans le monde du travail qatarien demeure trop obscur pour que l’image du Qatar se restaure.
Le Qatar cache trop de chose pour qu’il soit crédible
Lorsqu’on interroge les personnes autour de nous sur le Qatar, invariablement le geste de la main est toujours le même, la traduction est simple : «passe à autre chose, ce pays n’est pas crédible.» En insistant on finit par établir un dialogue et très rapidement, ces personnes vous parlent du financement du terrorisme, mais plus encore de la situation des travailleurs dans ce pays.
Un de mes interlocuteurs me parlait du nombre de travailleurs du Bengladesh qui serait d’après plusieurs médias de 380 000 et il me demandât mon opinion. Or, voilà un de ces sujets qui montrent le peu de crédibilité du Qatar qui ne publie aucune information sur ce sujet, alors que les autorités connaissent parfaitement le nombre de personnes qui résident sur leur territoire. Le manque d’information volontaire du Qatar lui permet de promettre à de nombreux pays une arrivée importante de leurs ressortissants sur son territoire. Une manipulation de l’information dont le Qatar a le secret.
On peut aussi s’étonner d’un nombre d’accidents de travail mortels extrêmes limités alors que pourtant les conditions de travail sont décriées par de nombreux salariés, une fois qu’ils ont quitté le pays. Ainsi le Qatar a indiqué récemment que pour 2016 le nombre de morts liés aux accidents du travail était de 35. L’exemple de ce qui vient de se produire ces jours-ci sur un chantier, sous couvert du ministère de la Défense qatarie, en dit long. Trois travailleurs sont décédés et plusieurs autres ont été blessés lors d’un accident sur un chantier de construction piloté par ce ministère. Comme l’indique le média Doha News, « il y a eu communication sur cet accident mais cela reste rare » mais on ne saura pas précisément ce qui s’est passé, ni le nombre de blessés et leur gravité… Là encore le manque de transparence est si important que les chiffres annoncés ne paraissent pas crédibles.
Voici donc deux exemples récents, mais il y en a tant d’autres qui montrent que le Qatar se complait dans ses discours et ce qui se passe dans le monde du travail qatarien demeure trop obscur pour que l’image du Qatar se restaure.