Les dépôts bancaires ne financent pas totalement les prêts accordés au Qatar et au moment des échéances il y a des tensions.
Croissance et liquidités
Dès 2015, les instances religieuses du Qatar avaient demandé aux qatariens d’éviter de s’endetter personnellement encore plus et notamment pour partir en vacances. Depuis 2016, première année déficitaire au niveau du budget de l’état, les autorités qatariennes subissent des pressions importantes pour débloquer des liquidités pour le secteur de l’immobilier. Or, comme nous l’avions annoncé, l’explosion d’une bulle immobilière était imminente. Le marché ne tenait plus compte de la réalité et devenait avant tout spéculatif. L’état a été contraint de réguler ce secteur en pesant sur le crédit.
Dans ce premier semestre 2017 même si l’état du Qatar prend de nombreuses initiatives pour contenir le déficit, le prix des hydrocarbures tarde à remonter et cela pèse sur la circulation des liquidités dans ce pays. Le Qatar est contraint d’emprunter sur les marchés internationaux, car les dépôts dans ses banques n’arrivent pas à couvrir les prêts accordés notamment du fait des travaux de la Coupe du monde de football 2022. Et pour augmenter l’attractivité de ses dépôts, le taux bancaire fourni à ses clients est un des plus élevés des pays du Golfe.
Pour maintenir un taux de croissance entre 3 et 4 % le Qatar laisse ici ou là « filer » le crédit tout en essayant de le contenir dans certains secteurs. Il est complexe de trouver le bon équilibre entre augmentation de la croissance, endettement et circulation des liquidités.
Ces tensions qui durent montrent la fragilité du pays, alors qu’il est pourtant parmi les plus riches au monde.