Malgré tous les moyens dont disposaient les soutiens d’Erdogan, celui-ci n’a pas pu dépasser les 51,4 % au référendum lui accordant les pleins pouvoirs pour gouverner le pays. Le « président suprême » va conforter son règne en passant de la « purge » à la terreur.
L’histoire est un éternel recommencement
L’homme est ainsi fait, quand il croit détenir la vérité il met tout en œuvre pour l’appliquer. Recep Tayyip Erdoğan fait partie de ces hommes-là. On ne compte plus les tentatives pour imposer sa vision du futur depuis quelques années. Tout a été tenté, jusqu’à s’exposer à un référendum Mais malgré tous les moyens dont disposaient les soutiens d’Erdogan, il n’a pas pu dépasser les 51,4 %. Il est certes vainqueur, mais la façon dont ce résultat a été obtenu va lui compliquer sérieusement sa tâche.
C’est bien la Turquie anatolienne qui lui a donné cette courte victoire. Les grandes villes lui opposant un non clair. Izmir a été celle qui a le plus refusé ces pleins pouvoirs puisque à près de 68 %, elle a crié son refus de se soumettre à une dictature larvée. Les deux plus grandes villes du pays Istanbul et Ankara ont aussi rejeté l’aventure vers laquelle courre désormais la Turquie. Si les turcs ont dit « oui » du bout des lèvres à Erdogan c’est qu’ils ne voient pas vers quoi celui-ci les conduit. Chacun sait que l’histoire est un éternel recommencement, en cas d’échec économique probable, des boucs émissaires seront trouvés et exécutés, car le président suprême ne peut se tromper. La Turquie à son tour marche vers les ténèbres rejoignant d’autres régimes autoritaires qui foisonnent dans la région.
Recep Tayyip Erdoğan, dès demain va islamiser la Turquie et en faire un laboratoire pour les Frères musulmans. Les erreurs commises en Egypte, sous l’éphémère règne de Morsi, serviront-elles ? Rien n’est certain ! Erdogan acceptera- t-il très longtemps l’emprise des Frères musulmans ? Encore moins certain ! L’histoire récente montre qu’il n’hésite pas à se débarrasser de ses amis. Le personnage est capable de se transcender et se découvrir des dons prophétiques. En 1922 le Sultanat prenait fin et en 1924 ce fut le tour du Califat. Il faut s’attendre à ce qu’Erdogan redonne vie aux deux institutions rapidement.