On pourrait croire que Tamim bin Hamad al Thani est venu soutenir son ami Nasser al Khelaifi président du PSG en difficulté, mais cette visite privée avait aussi d’autres objectifs tout aussi importants. Globalement l’émir est surtout venu sentir l’ambiance, on peut s’interroger, sauf à croire qu’il y avait urgence, sur l’opportunité de cette visite en pleine période électorale.
Ce qui se passe en France inquiète le Qatar
La campagne électorale présidentielle française peut-elle avoir des conséquences dans les relations entre la France et le Qatar ? Il suffit quelques fois d’une allumette pour déclencher un vaste incendie. Trois événements parmi tant d’autres pourraient mettre le feu entre ces deux pays, les propos tenus dans le cadre de la campagne électorale, la reconduite à la frontière de Hani Ramadan, le suicide programmé de Jean Pierre Marongiu.
On pourrait croire que Tamim bin Hamad al Thani est venu soutenir son ami Nasser al Khelaifi président du PSG en difficulté, mais cette visite privée avait aussi d’autres objectifs tout aussi importants.
Comme le rapporte LCI, Emmanuel Macron (qui pourtant n’est pas un extrémiste,) souhaite que le Qatar ne bénéficie plus de ces facilités d’investissements, en partie pour les soupçons de financement qui lient le pays du golfe Persique au terrorisme. « J’aurai beaucoup d’exigence à l’égard du Qatar et de l’Arabie Saoudite, en termes de politique internationale et pour avoir une nouvelle transparence quant au rôle qu’ils exercent dans le financement ou dans les actions qu’ils peuvent conduire à l’égard de groupements terroristes qui sont nos ennemis », a-t- il expliqué.
Mais aussi plus indirectement comme les propos tenus contre les frères musulmans, alors que le Qatar pense qu’ils peuvent être une des solutions pour l’avenir du monde musulman. Ou la reconduite à la frontière de Hani Ramadan qui doit interpeller l’émir du Qatar. Le Figaro rapporte : Le frère de Tariq Ramadan a été reconduit samedi à la frontière suisse, à la suite de ses propos «faisant peser une menace grave sur l’ordre public», a annoncé le ministre de l’Intérieur dans un communiqué. Hani Ramadan annonce qu’il «fera opposition à cette décision».
Ou alors, l’annonce par Jean Pierre Marongiu, prisonnier au Qatar, de mettre fin à ses jours « prochainement » s’il n’est pas libéré alors qu’il est innocent.
Trois événements en France ou en lien avec la France qui peuvent peser sur les relations entre les deux pays.
L’émir est aussi venu en France pour voir son équipe préférée, le PSG, s’entraîner et jouer ce dimanche contre Guingamp. La victoire par 4 à 0 a dû le rassurer mais sur le fond il sait que de grandes difficultés demeurent.
En premier lieu, la direction du PSG est divisée à cause d’un management désastreux de la part du président Nasser al Khelaifi, ami personnel de l’émir. Doubler les responsables du club par des équipiers du président souvent issus de beIN Sports ou d’ailleurs, rend l’atmosphère irrespirable et les responsabilités trop diffuses. En matière de sécurité notamment, un accident grave peut à tout instant se déclarer.
En deuxième lieu, toujours dans le staff technique, le caractère et les méthodes de travail d’Unai Emery qui laissent parfois à désirer comme pour l’affaire Hatem Ben Arfa et récemment celle de Pstore… Le manquement d’une direction solide a ici des conséquences avérées.
En troisième lieu, la déstabilisation de la sécurité du stade au moment où les supporters « enfin » s’organisent et sont de retour.
Enfin, la volonté non déclarée de la part de l’émir de rendre le club compétitif afin que la part financière en provenance du Qatar soit moindre, voire commencer un retour financier sur investissement.
La venue de l’émir Tamim bin Hamad al Thani était nécessaire, même s’il faut bien la situer dans un contexte plus vaste. Ce qui est certain, les attitudes pendant la campagne électorale présidentielle française et la volonté de beaucoup d’aspirants à la place de président de la République, d’avoir d’autres relations avec le Qatar, risquent de peser sur le choix de l’émir pour l’avenir du PSG. Si on ajoute à cela des résultats sportifs médiocres, une situation financière négative notamment à cause des résultats au niveau européen, l’avenir du PSG, malgré les apparences est pour le moins instable.
Globalement l’émir est surtout venu sentir l’ambiance, on peut s’interroger, sauf à croire qu’il y avait urgence, sur l’opportunité de cette visite en pleine période électorale.