Quatre ans plus tard, Sheikha Moza l’incontournable femme politique du Qatar revient en Tunisie. Revanche ou maturité des parties en présence ? En tout cas la communication qatarienne manque de modestie.
Un voyage loin d’être anodin
En avril 2013, alors qu’elle était encore la first lady du Qatar, Sheikha Moza ne fut pas bien accueillie en Tunisie, trop de polémiques émaillèrent sont séjour dans ce pays qu’elle affectionne. Quatre ans plus tard, le pragmatisme passant par-là, le séjour de la mère de l’émir actuel du Qatar, l’incontournable femme politique de ce pays, se passe sous de meilleurs auspices. Que vient faire Sheikha Moza en Tunisie en mars 2017 ?
La clé d’entrée de ce voyage en Tunisie s’appelle Silatech. Voici à quoi est destiné cet organisme qatarien dont la présidente est Sheikha Moza. « Silatech is a regional social organization that works to enable jobs and expand economic opportunities for young Arabs. The organization promotes large-scale job creation, entrepreneurship, access to capital and markets, and the participation and engagement of young people in economic and social development. »
Une tunisienne dans le staff dirigeant Amira Yahyaoui, nous donne sa vision de Silatech, « c’est un des plus grands partenaires en Tunisie de création d’emploi chez les jeunes. 150 000 emplois aidés en Tunisie et surtout bientôt un programme de formation professionnel avec plusieurs ministères… » Mrs. Amira Yahyaoui is a Tunisian human rights advocate and founder of Al Bawsala. Al Bawsala is a Public Policy and Accountability NGO working on promoting human rights and good governance in Tunisia. Considered as one of the most influential NGOs in Tunisia, the organization has won the OpenGov award for transparency in 2012. Amira Yahyaoui also won many awards including the Vital Voices global trailblazer award as « Women Transforming the Middle East and North Africa », and has been ranked by Arabian business magazine as one of the world’s 100 most powerful Arab women.
Sheikha Moza a rencontré les autorités tunisiennes, le président de la République, le premier ministre et a pu se rendre compte de l’avancement des travaux de Silatech en Tunisie. Si toutes les polémiques n’ont pas disparues, un certain pragmatisme semble désormais prendre le dessus. La Tunisie a besoin de concret notamment pour sa jeunesse.
Une communication qatarienne qui manque de modestie
Quatre ans plus tard, Sheikha Moza l’incontournable femme politique du Qatar revient en Tunisie. Revanche ou maturité des parties en présence ? Il y a encore du chemin à parcourir.
Lorsque Sheikha Moza annonce « que la fondation envisage de fournir plus d’un million d’emplois d’ici 2020 ans dans le monde arabe y compris la Tunisie », on retrouve là, l’art qatarien d’alimenter des « feux inutiles ». En premier lieu les opposants au Qatar parleront d’un millions d’emplois en Tunisie, alors qu’on parle du « monde arabe ». Dans un deuxième temps d’aucuns demanderont en 2020 où ces emplois ont été réellement créés ? Ceci sera difficilement « justifiable » et on parlera de baratin. Enfin, les qatariens n’ont toujours pas compris, « que la modestie » lorsqu’ils sont en Tunisie, est la meilleur façon de démontrer leur volonté d’aider le peuple tunisien. Il faut partir du concret comme le fait Amira Yahyaoui, des réalisations palpables au lieu de promesses auxquelles les tunisiens ne croient plus.
Voyage nécessaire, utile avec un petit couac en matière de communication.