Ils sont un peu moins d’un millier, la crème de l’élite qatarienne. Ils ont entre 25 et 30 ans, le Qatar attend d’eux qu’ils approchent la perfection, mais ils peuvent basculer dans l’impersonnel. Ils sont livrés à eux même, il leur faut un interlocuteur !
Protéger les ressources humaines rares
Il y a quelques mois, devant le nombre galopant de divorces, Sheikha Moza la mère de l’actuel émir du Qatar, avait alerté sur l’état de la famille qatarienne. Nous avons à plusieurs reprises attiré votre attention, chers lecteurs, sur la difficulté de la jeunesse qatarienne, tant en matière de santé que d’insertion dans la vie professionnelle. Nous zoomons, ici, particulièrement sur un segment de cette jeunesse. Ils sont un peu moins d’un millier, la crème de l’élite qatarienne. Ils ont entre 25 et 30 ans, le Qatar attend d’eux qu’ils approchent la perfection, mais ils peuvent basculer dans l’impersonnel. La tâche à effectuer pour chacun d’entre eux est telle que leur propre personnalité peut s’évanouir. Le pire c’est qu’ils sont livrés à eux même, sans aucun interlocuteur.
Lorsqu’on examine Vision 2030, la planification à 20 ans du Qatar, rien n’avait été prévu pour ce segment essentiel de la population. On me rétorque que devenus adultes, ils rentrent dans une compétition féroce. Certes, mais pour survivre et ne pas devenir « impersonnels », ils ont besoin d’un interlocuteur.
De ma petite lucarne d’observateur du Qatar depuis 4 ans, il me semble que la seule personne ayant les capacités et l’autorité nécessaire pour mener à bien cette tache capitale pour le pays, est la première femme de l’émir Tamim, Sheikha Jawaher bint Hamad bin Suhaim Al-Thani, (au milieu sur la photo). Il faut ici la subtilité d’une femme, l’expérience d’une mère et la vision globale d’une haute personnalité, pour porter assistance en cas de besoin à ceux qui en feront la demande parmi ces élites. Evidemment quelques spécialistes étofferont l’équipe autour de Sheikha Jawaher bint Hamad bin Suhaim Al-Thani, mais le rôle d’écoute de la first lady est primordial. Certainement quelques voix conservatrices s’opposeront à cette idée, l’émir Tamim aura là l’occasion de montrer que comme son père le fit en son temps, pour Sheikha Moza, il faut parfois affirmer son autorité dans l’intérêt supérieur du pays. Quant à Sheikha Jawaher bint Hamad bin Suhaim Al-Thani elle tient là l’occasion de prendre une place politique discrète mais stratégique.
Un pays aussi petit que le Qatar ne peut pas se permettre de « gaspiller » la moindre ressource humaine à ce niveau de responsabilité.