David Anderson était l’invité du média Forbes.com et il s’est exprimé sur le Qatar, son article est intitulé « How Qatar Walks The Tightrope Between Islamism And Modernity. » Je vous invite à le lire.
La pratique de la marche sur une corde raide au-dessus d’un canyon
Régulièrement nous nous exprimons sur le difficile cheminement du Qatar qui essaie de vivre son wahhabisme tout en ayant comme point de mire le futurisme. Récemment nous indiquions que les habitants du Qatar recevaient le verdict des tribunaux par SMS, alors que dans un passé proche les décisions étaient manuscrites par un greffier. Refusant une modernisation trop lente, les dirigeants courent vers le futurisme.
En lisant un article dans le média Forbes.com, de ce jour, produit par David Anderson, intitulé « How Qatar Walks The Tightrope Between Islamism And Modernity,» il m’a semblé intéressant d’attirer votre attention sur cette expression. David Anderson est « an Australian-American attorney in New York City.»
Il y a quelques points de sa réflexion sur le Qatar que je ne partage pas, comme sa vision de la presse qatarienne dite libre alors qu’elle est totalement phagocytée par le pouvoir, ou le partage des richesses qui tendent à oublier une grande partie de ce qu’il appelle les « vrais qataris ». Si David Anderson invite l’émir Tamim Al Thani à continuer à maintenir cet équilibre que je qualifie de « réflexif », sans doute n’a- t-il pas pris conscience que cette course futuriste fait d’importants dégâts au sein de la population locale qatarienne et expatriée. La récente volonté de privatiser le secteur de la santé ou l’augmentation des taxes notamment sur le carburant peuvent peser sur cet équilibre. Mais aussi des événements d’apparence plus insignifiants comme la « journée nationale du sport » ou l’endettement important des particuliers qui heurtent les religieux.
L’émir atteint par le virus de la politique étrangère, doit s’intéresser avec son gouvernement à la vie intérieure du Qatar, afin de ne pas faire basculer la base de l’édifice de l’appareil de l’état qatarien. Il vient de le faire en pesant sur le secteur immobilier qui était avant tout spéculatif ou en annonçant un statut législatif des employés de maison. C’est en continuant dans ce sens qu’il pourra cheminer sur la corde tendue au-dessus d’un profond canyon, où un bord se nomme wahhabisme et l’autre futurisme. Certes, au Qatar il n’ y a pas de canyon si profond, mais il y a des tours si hautes que l’image peut être appropriée.