Une visite hautement politique pour montrer que l’émir Tamim Al-Thani est à l’écoute du seul corps intermédiaire élu démocratiquement au Qatar. Simple formalité ou prise de conscience ?
Le Conseil Municipal Central demande plus de responsabilités
Comment faut-il interpréter la rencontre entre les élus du peuple qatarien siégeant au sein du Conseil Municipal Central et l’émir du Qatar accompagné par son premier ministre ? Simple formalité ou prise de conscience que le temps est venu d’être plus à l’écoute des problèmes internes au Qatar ?
Le Conseil Municipal Central est une instance qui s’exprime sur les lois et décrets touchant la planification urbaine et industrielle, les infrastructures, la voirie… il suit aussi la gestion des affaires municipales et agricoles. Cet organisme a un caractère national et il est seulement consultatif. Il a été créé en 1999 par l’émir Hamad et depuis a procédé aux élections régulièrement, la dernière date de 2015. Il est le seul corps intermédiaire élu démocratiquement au Qatar.
Lors d’une dernière réunion du Conseil Municipal Central (CMC) la question de la gestion des rues locales dans les différentes municipalités du Qatar est venue à l’ordre du jour. Aujourd’hui c’est Public Works Authority (Ashghal) qui en assume la gestion et c’est loin d’être satisfaisant. Le manque de connaissance du terrain occasionne de gros déboires et accumule les retards dans la réfection de ces rues, ce qui empoisonne le quotidien des qataris et des résidents expatriés. Le Vice-président du CMC a demandé le transfert des compétences d’Ashghal de la gestion de ces rues internes aux municipalités qataries, laissant le reste à la charge du pouvoir central. Lorsqu’on arrive au Qatar on est impressionné par les grands axes routiers et autoroutiers, mais les voies internes dans les communes sont souvent en très mauvais état.
Un exemple parmi tant d’autres, de l’envie du CMC de rendre la vie des qatariens et des expatriés plus facile. Les élus aspirent à plus de responsabilités car ils sont conscients que le « vivre ensemble » au Qatar est exposé à de nouvelles difficultés. La présence à côté de l’émir du premier ministre Abdullah bin Nasser bin Khalifa Al-Thani qui est en même temps ministre de l’intérieur est d’excellents augures. On attend avec impatience des actes car pour l’instant on ne peut que s’interroger. Simple formalité ou prise de conscience que le temps est venu d’être plus à l’écoute des problèmes internes au Qatar ?