Comment sauvegarder ses traditions, s’ouvrir aux autres et continuer à être un des pays le plus sûr au monde.
Le tourisme pèse sur l’avenir du pays
Dans le cadre de la rétrospective 2016, le mois de septembre 2016 fut marqué par une communication d’Issa bin Mohammed Al-Mohannadi président de Qatar Tourism Authority’s (QTA) indiquant que sur les 9 premiers mois de l’année le tourisme constatait un certain ralentissement. Le secteur du tourisme est sensible à toutes sortes d’aléas, le Qatar n’y échappe pas. Nous verrons lorsque dans quelques jours la publication des chiffres annuels seront connus si la progression est moindre mais toujours présente. Avec le développement du tourisme on peut s’interroger sur l’avenir du Qatar ?
Comment sauvegarder ses traditions, s’ouvrir aux autres et continuer à être un des pays le plus sûr au monde ? Il est vrai que si le Qatar n’ouvre ses portes qu’aux saoudiens et autres touristes du Golfe qui composent aujourd’hui sa principale clientèle, ainsi qu’aux familles, le risque est moindre. Plus au fond, les qatariens ont-ils vraiment envie de modifier leurs traditions juste pour une histoire d’argent ? S’ils pensent détenir la vérité quant aux mœurs applicables dans leur pays, pour leur vivre ensemble, pourquoi changeraient-ils ? Or, le Qatar vise à terme 7 millions de visiteurs par an ce qui pèsera forcement sur ce vivre ensemble. Les 285 000 qatariens vivent déjà toute l’année au milieu de plus de 2 millions d’étrangers avec les difficultés que cela comporte. Ajouter ce nombre important de visiteurs risque d’être insupportable.
Enfin, lorsqu’on regarde les atteintes à la sécurité des biens et des personnes, pour le qatarien ordinaire, les changements sont déjà en cours et ne vont pas dans le bon sens. Pour sauvegarder cette sécurité intérieure, des libertés seront certainement réduites. Comme nous l’indiquions ce matin en matière de sport, « il ne faut oublier un élément essentiel, le Qatar est un pays wahhabite », ceci veut dire que l’émir contrarie de nombreux qatariens en mettant en avant le sport et les nombreux inconvénients inhérents au tourisme.
Cette accumulation d’inconvénients pèse sur les traditions et les valeurs du Qatar. Au choc générationnel qui augmente l’incompréhension entre les dirigeants du pays et de nombreuses familles, il faut ajouter le manque évident de démocratie et d’expression à tous les niveaux. Du haut des tours de Doha non seulement on ne voit plus la misère mais en outre on n’entend pas un grondement de mécontentement qui monte.
Si l’élite qui conduit le pays semble s’ouvrir au monde, elle n’a pas trouvé pour l’instant le bon équilibre pour sauvegarde ses traditions et sa culture.