Le Qatar cumule libéralisme sauvage, administration à la soviétique des années 60, avec un zeste d’insouciance à la qatarienne, un des pires exemples est l’embauche d’un travailleur avec la pratique des « quotas ».
L’administration qatarienne décroche sur la problématique de l’emploi
Un employeur qatarien ou expatrié avant d’embaucher un travailleur doit tenir compte des quotas par nationalité, par secteur d’activité, par métier… Il peut quelques fois se passer plusieurs semaines avant d’avoir le bon CV pour un poste de travail. Le Qatar cumule libéralisme sauvage, administration à la soviétique des années 60, avec un zeste d’insouciance à la qatarienne, tout cela parce que la pratique des « quotas » d’embauches est encore en vigueur.
Ainsi, un restaurateur qui souhaite embaucher une serveuse philippine, doit interroger l’administration pour savoir si le quota homme – femme est atteint en ce moment, si le quota des philippins est atteint, si le quota réservé à la restauration est atteint, si le quota des serveurs a encore des places disponibles et dans le cas contraire si on peut convertir une place de chauffeur pour une place de serveur. Enfin, faire le tri sur des CV avec des personnes que vous ne verrez pas physiquement. Les employeurs de PME au Qatar méritent tous une médaille sur ce point précis, car très souvent ils ne disposent pas d’emplois en interne de ressources humaines. Il leur arrive parfois de pouvoir compter sur leur associé qatarien lorsqu’ils sont expatriés mais cela dépend de sa bonne humeur et de sa disponibilité. Ne parlons pas des coûts que cela occasionne.
Le premier ministre du Qatar indiquait récemment qu’il voulait moderniser le circuit économique du Qatar et favoriser le secteur privé, voilà un sujet qui empoisonne l’économie qatarienne qu’il devrait traiter en urgence. En attendant l’administration qatarienne décroche sur la problématique de l’emploi, car elle doit en outre gérer une profonde restructuration des emplois au Qatar.
Des centaines de milliers de travailleurs expatriés vont quitter le pays à partir de mi-2017 pour être remplacés par d’autres dans des secteurs d’activités différents. Or les moyens mis à disposition de cette administration n’ont pas évolué, pire on a même supprimé le Ministère du Travail pour le fusionner avec d’autres administrations au moment où celui-ci va s’avérer indispensable. C’est la débandade gouvernementale !
Première publication le 12-10-2016