Des compatriotes partent de Doha pour aller voir ailleurs si le sable est plus étincelant ou l’herbe plus verte. Ont-ils raison de quitter ce pays ?
Passage à vide
Le Qatar est-il encore un lieu attractif pour trouver du travail pour un français qui veut s’expatrier ? Si on ne peut pas parler de fuite, constatons le départ de quelques dizaines de compatriotes, un indicateur à suivre.
Ce matin, l’ambiance est un peu morose à Doha, la pluie et le vent n’arrangent pas la situation, les embouteillages sont toujours aussi importants. En arrivant à son bureau mon ami Louis m’appelle car il a besoin de parler.
« Bonjour, Antonio es-tu au courant que quelques français quittent Doha, que se passe-t-il ? « Nous ici on a le nez dans le guidon, on a du mal à avoir le recul nécessaire. »
« Mon cher ami, j’entends à ta voix que cela te tracasse, alors voici mon point de vue. »
En jouant la transparence sur son déficit pour cette année et probablement au moins pour l’année prochaine, le Qatar a créé une inquiétude localement. Et puis les conditions de travail se durcissent car avec la restructuration qui touche tous les secteurs économiques, ceux qui restent ont une charge de travail plus importante. Et enfin, malgré les discours les salaires subissent des tensions à la baisse. Tout cela contribue à créer un climat de morosité. Les propos tenus récemment par des responsables qatariens de haut niveau, concernant les sommes envoyées par les expatriés dans leurs pays respectifs qui pèsent négativement sur le PIB, inquiètent fortement.
Chacun sait que 2017 est un véritable tournant, car la population devrait se stabiliser et commencer à décroitre. Les autorités qatariennes sont obligées de serrer les « boulons » et vont « taxer » encore plus les expatriés pour équilibrer leur déficit budgétaire. Certains ont bien compris que les inégalités vont s’accroitre car les grandes familles qataries ne veulent pas baisser leurs revenus.
Mon cher Louis, c’est un passage à vide qui peut très bien se terminer dès fin 2017 à l’occasion de la remontée des prix des hydrocarbures. Il faut comprendre que certains français ont développé, à juste titre, une vision de « mercenaire » puisque le Qatar n’ouvre pas sa nationalité. Si des compatriotes partent de Doha pour aller voir ailleurs si le sable est plus étincelant ou l’herbe plus verte, c’est normal !
Faut-il les suivre, certainement pas, la situation économique du Qatar est tendue mais reste solide. Les perspectives à court terme font du Qatar un pays intéressant économiquement pour ceux qui sont déjà sur place. Pour ceux qui avaient un projet de s’y installer, la prudence veut de reporter la décision à fin 2017, nous verrons alors si le Qatar est en voie de se sortir de ce passage à vide.
« Bon courage, mon ami Louis, donc pas d’affolement sauf si la dégradation des relations entre les deux pays continue comme cela en prend le chemin avec Fillon ! »