Dans la guerre oubliée du Yémen, si aucune solution politique n’est trouvée peut-on assister à un génocide ? Pourquoi les occidentaux, les américains en tête se rendent ils complices de cette situation ?Article déjà publié le 16-9-2015, toujours d’actualité.
De la haine au génocide
L’ONU est très inquiète de la situation au Yémen, sans doute car elle en porte en partie la responsabilité. En faisant voter la résolution 2201-2015 qui dit « Condamnant dans les termes les plus vifs les mesures unilatérales prises par les Houthistes, déplorant qu’ils n’aient pas donné suite aux exigences formulées dans la résolution 2201 (2015), à savoir qu’ils retirent, immédiatement et sans conditions, leurs forces des bâtiments officiels, y compris dans la capitale Sanaa, ramènent à la normale la situation en matière de sécurité dans la capitale et dans d’autres provinces, cèdent le contrôle des institutions gouvernementales et de sécurité, remettent en liberté sans conditions et sans qu’il leur soit fait de mal toutes les personnes placées en résidence surveillée ou arbitrairement détenues et demandant de nouveau aux acteurs non étatiques de se retirer des institutions de l’État, dans tout le Yémen, et de ne pas tenter de s’emparer de ces institutions… l’ONU a bloqué le processus de sortie de crise.
En effet, le président Hadi ainsi que la coalition conduite par l’Arabie saoudite s’abritent derrière le non-respect de cette résolution 2201 pour continuer un combat qui aujourd’hui devient un véritable drame pour le Yémen Le nombre de civils tués ou blessés se compte par milliers. La crainte pour les Houthis est, que s’ils se retirent de Sanaa, rien ne garantit que la « haine ressentie » ne se transforme en génocide (Un génocide est l’extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d’une population ou d’une partie d’une population en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.)
La préparation de l’attaque de la ville de Sanaa qui va conduire à la mort de dizaines de milliers de personnes et l’acte ultime avant l’irréparable, car chacun sait que la haine nourrit la haine. La capitale du Yémen sera très difficile à prendre et les Houthis sont dispersés au milieu de la population puisqu’ils la dirigent. N’ayant aucune garantie pour leur futur, se sentant isolés du reste du monde car la presse se préoccupe peu de la situation dramatique de la population, retranchés au sein des habitants de Sanaa, pour les déloger il faudra de nombreuses victimes.
Ces combattants Houthis n’ayant plus confiance savent qu’après Sanaa, se sont les terres du Nord, lieu de résidence de la communauté Houthis, qui seront victimes du « nettoyage » qui se prépare. La situation se complique avec peu de possibilité de trouver une solution. Ce qui se profile est soit une déroute des Houthis avec la crainte d’un génocide, soit un éclatement du Yémen en plusieurs territoires, à moins que la communauté internationale d’un seul coup ouvre les yeux et empêche ce qui apparaît comme une fatalité.