M. Valls a refusé de siéger à un Forum à Florence, à cause de la présence de Tarik Ramadan. M. Valls reproche à l’islamologue et philosophe, son positionnement il y a quelques années sur la lapidation des femmes, en effet celui-ci avait demandé un moratoire et cela fut très mal perçu.
Manuels Valls dans la religion jusqu’au cou
M. Valls dans la suite logique de son discours de septembre 2012 lors de l’inauguration de la grande mosquée de Strasbourg où il s’est félicité d’un « islam de France nourri des valeurs d’humanisme », tout en soulignant qu’il serait intransigeant avec les salafistes, demande à un expert de lui fournir un rapport « sur la formation des imams et évaluer « la connaissance de l’islam et du monde arabe dans l’univers académique ». L’absence au Forum de Florence peut paraître comme un choix discutable, il fallait qu’il reprenne la main. La crainte d’une radicalisation d’une frange des jeunes musulmans, attirés par le salafisme, est réelle même si cela ne touche pas que la France. Un pays laïc peut financer des filières de culture générale pour des imams venus de l’étranger. Mais imaginer mettre en place une sorte de séminaire musulman risque bien de soulever de grandes polémiques.
Pourquoi Francis Messner
Dés la rentrée 2011, celui-ci avait lancé la maquette d’un diplôme universitaire « Droit, société et pluralité des religions » sans besoin d’habilitation puisqu’il s’agit d’un DU. Une « formation civile et civique des ministres du culte ». Spécialiste du droit des religions, il mentionne que ce DU ne sera « pas uniquement réservé aux imams », mais « ouvert aux ministres du culte d’autres religions désireux de mieux s’intégrer dans la société française ». En outre, la formation a vocation à s’inscrire dans un ensemble plus large : « Il s’agit d’un projet scientifique articulé autour de l’étude scientifique des religions qui existe à l’université », précise Francis Messner. En effet, l’Université de Strasbourg possède historiquement deux facultés de théologie, l’une protestante (créée en même temps que l’université) et l’autre catholique (ouverte en 1902). L’établissement alsacien souhaite créer un pôle autour de l’Islam associant recherche et enseignement.
La formation des imams vieille réflexion qui pourrait bien voir le jour
Le Haut Conseil à l’Intégration dans son rapport de novembre 2000, « L’islam dans la République » laissait la place à une expression de Francis Messner « Les cadres des communautés musulmanes seraient formés au sein d’institutions contrôlées par la puissance publique conformément aux critères académiques en vigueur dans les universités. La théologie musulmane, tout en conservant son profil propre, serait confrontée aux autres disciplines ».
Le même rapport indique « plus largement, de nombreux intellectuels musulmans soulignent que l’insertion durable de la religion musulmane sur le sol européen nécessite la création de lieux de débat et d’études où puisse naître les fruits de la confrontation et du dialogue entre la pensée occidentale et les fondements de l’islam. Il nous faut inventer une culture islamique européenne, affirme ainsi Tarik Ramadan.
Pour en savoir plus
Je vous invite à lire l’article de BERNADETTE SAUVAGET, qui nous fait un état précis de la situation actuelle en France.
Première publication de l’article le 9 mai 2013