Pour motiver les jeunes qatariens dans leur cursus scolaire on évite de leur parler de l’insertion dans la vie active.
Or, la réalité des bas salaires au début de carrière et les places détenues par des expatriés, souvent avec une immense expérience, bloque leur entrée dans la vie active.
Les jeunes au Qatar montent au créneau pour avoir un emploi
Dans la plus part des familles qatariennes, le repas du soir devient une galère, à tout instant, le jeune homme que l’on félicitait il y a quelques semaines pour avoir réussi ses études supérieures peut exploser de colère. Les premiers contacts avec les entreprises sont désastreux. Lorsque le directeur des ressources humaines lui demande quelle est votre ambition salariale, souvent le jeune diplômé indique que 25 000 QAR mensuels serait le salaire normal, or les expatriés avec une bonne expérience touchent entre 10 et 15 000 QAR pour le même poste. Expérience, c’est le mot qui fâche pour un jeune diplômé qui rentre dans le monde du travail car pour en avoir il faut travailler…
Certains parents s’interrogent sur l’avenir des campus universitaires qatariens qui hébergent des prestigieuses écoles internationales. Finalement le diplôme chèrement payé n’est pas gage d’une réussite pour l’insertion dans la vie active, alors que l’état met des centaines de millions pour les budgets des universités.
Quand on voit les sommes importantes consacrées aux études des jeunes qatariens, tant les parents que les jeunes qatariens expriment leur désappointement devant si peu de réussite. La déception est grande à la fin des études car le Qatar n’arrive pas à absorber les 4000 diplômés au maximum qui sortent des grandes écoles chaque année. Si le chiffre peut paraitre peu important il faut bien comprendre que le marché du travail qatarien est limité.
Que reste-t-il aux jeunes qatariens, la possibilité de créer une entreprise, là encore le Qatar n’a pas assez fait évoluer son droit en matière économique. Alors, il reste toujours la solution de s’expatrier dans d’autres pays soit du Golfe soit dans le monde, mais le problème salarial demeure. Faut-il s’étonner qu’in fine les jeunes qatariens demandent à travailler dans la fonction publique, certes mal payés mais au moins cela permet d’avoir un emploi et un salaire pour pouvoir voler de ses propres ailes.
Le gouvernement qatarien ferait bien de s’intéresser à ce problème, car une jeunesse en colère et sans véritables lendemains devient une proie facile et donc une véritable poudrière.