Au Qatar il y a la « kafala « qui est un système par lequel cette monarchie absolue dispose de ses expatriés comme bon lui semble. En France il y a la « protection consulaire » qui est un système par lequel l’ambassade applique sa propre loi aux français en difficultés à l’étranger.
Que fait un ou une compatriote en difficulté hors de France ?
Durant la campagne présidentielle de 2012 un sénateur avait mis en ligne une vidéo dans laquelle il dénonçait l’incurie des services consulaires. En dépit de la pertinence des changements recommandés, le désintérêt de la diplomatie française envers ses concitoyens a pour conséquences les situations dramatiques que l’on observe au Qatar, dans les affaires de retenus/incarcérés arbitraires.
Le premier réflexe est de solliciter son ambassade, persuadé que « mère Nation » prendra soin de ses enfants. Il n’en est malheureusement rien, car la plupart des interventions des services consulaires n’ont pour objectif que de minimiser la responsabilité des pays hôtes. Il en résulte une détérioration parfois démesurée des situations.
Nos autorités préfèrent apparemment faire l’offrande de leurs compatriotes à des systèmes totalitaires, plutôt que d’assurer le devoir de protection et de sécurité dû à tout citoyen français. Il ne faut pas chercher sur l’autel de prétendus intérêts économiques, le sacrifice des ressortissants français par leurs représentants. La raison de la faillite de la protection/ sécurité des français de l’étranger est beaucoup plus futile.
Le devoir d’assistance républicaine a été confié un ministère incompétent, illégitime, non qualifié, et par là même impuissant face aux problèmes rencontrés. En effet, que peuvent faire des commerciaux, des diplomates ou des employés de bureau lorsqu’un ou une compatriote est arbitrairement retenu (e) ou emprisonné (e) par le système coercitif local ? Rien hormis quelques gesticulations aussi vaines et contreproductives que ridicules.
Face à cette accumulation d’obstacles et de contraintes, il arrive que les victimes n’aient d’autre recours que la médiatisation afin de gagner un minimum de visibilité. Journalistes, reporters et avocats connus rentrent dans la liste des intervenants.
Ces divers acteurs s’adressent logiquement au Quai d’Orsay, les questions sont alors toujours les mêmes : Pourquoi des français sont dans de telles situations ? Pourquoi ne trouve-t-on pas de solution ? Que fait la diplomatie ?
Prise en flagrant délit de dilettantisme, pataugeant dans ses illusions de grandeur passée, ne pouvant justifier d’actions positives et afin de se couvrir, la diplomatie se retourne contre ses compatriotes et prend le parti des oppresseurs. (Voir quelques points de presse du Quai d’Orsay, des réponses aux questions à l’assemblée nationale et au sénat, des articles).
Le fleuron est la déclaration de l’ancien ambassadeur de France à Doha dans le Gulf-times, deux jours après la diffusion d’envoyé spécial « la face cachée du Qatar » sur France 2. Il y cite publiquement les noms de ses compatriotes, donne sa propre version de leurs situations et déclare qu’elles sont « inférieures à un petit caillou dans la chaussure ». Allez donc le répéter à Jean-Pierre Marongiu incarcéré arbitrairement depuis presque trois ans ou encore aux autres victimes de cette monarchie absolue.
Ce représentant de notre nation y déclare aussi la soumission aux autorités locales et remet la sécurité de l’ambassade à leur bonne volonté. Ces attitudes aberrantes sont une trahison envers les principes de notre République. Sacrifier des compatriotes pour préserver sa quiétude, cela s’appelait en d’autres temps, de la collaboration.
Le devoir de protection et de sécurité des français doit être confié à un service compétent
Ce service spécialisé doit être apte à intervenir positivement et apporter le soutien nécessaire aux compatriotes en situation difficile, aux prises à des justices coercitives et arbitraires. Cela ne nécessite pas d’entrer en conflit avec les autorités souveraines, mais faire en sorte que les ressortissants français puissent résider et travailler au prestige de la France en toute sécurité dans le pays d’accueil.
Je propose qu’un coordinateur indépendant soit nommé par pays. Il serait l’interface entre les ressortissants concernés, les autorités françaises compétentes et les autorités locales. Pour exemple avec le ministère de la justice pour les cas judiciaires, le haut-commissariat aux droits de l’homme pour les violations des droits de l’homme etc… Il serait en charge d’apporter une solution aux problèmes de ses compatriotes par une coordination adaptée/ adéquate dans le cadre de la justice, de la présomption d’innocence et du respect dû à ses compatriotes.
Article rédigé par Yves Pendeliau