La femme d’un qatarien est morte en donnant naissance à son enfant, elle s’appelait Shorooq. Ali le qatarien n’arrive pas à savoir comment sa femme est morte, il se heurte au mur administratif qui remonte jusqu’au ministre, toutes ses demandes restent sans réponses.
Un silence qui s’ajoute à la souffrance
Le Qatar est un petit pays d’environ 250 000 qatariens au milieu de 2,5 millions d’expatriés. Beaucoup de qatariens se connaissent entre eux, les liens familiaux sont très forts. Lors d’un évènement grave, rapidement l’ensemble de la communauté est informée, souvent grâce aux réseaux sociaux ou au téléphone. Il n’est donc pas étonnant que la mort de la femme d’un qatarien, elle s’appelait Shorooq, décédée au moment où elle mettait au monde son enfant, sans que l’on sache précisément les raisons de ce décès, soulève interrogations et indignations.
Le média Doha News, très courageusement, raconte les faits tels qu’ils ont été vécus par Ali, le qatarien qui se retrouve veuf. Celui est désespéré de ne pas savoir comment sa femme est morte à l’hôpital. Non seulement il se retrouve veuf avec des enfants à charge, mais lorsqu’il essaie de comprendre comment sa femme est morte, il se heurte au mur administratif qui remonte jusqu’au ministre, toutes ses demandes restent sans réponses. Un silence indigne aux conséquences désastreuses pour la communauté qatarienne. Cet éloignement, entre le sommet de l’état et la communauté qatarienne, s’accentue chaque jour un peu plus.
Lorsque le nouvel émir est arrivé au pouvoir en juin 2013, il avait assuré prendre les dispositions pour que la politique intérieure du Qatar soit au moins aussi important que la politique étrangère. Ali vient de se rendre compte, comme d’autres, qu’au-delà de la communication et les beaux discours, le fossé se creuse entre les riches qatariens prêts à se faire soigner à l’étranger s’il le faut et le qatari moyen qui n’a pas d’autres choix que d’utiliser les moyens locaux.
Si le niveau global de la santé au Qatar s’élève, il peut y avoir de temps en temps des accidents graves et mortels. Il faut en assumer les conséquences et surtout ne pas vouloir « cacher la vérité ». Aucun qatarien, ni expatrié, ne mérite le silence indigne que subi Ali, celui-ci pose des questions que n’importe quel citoyen doté de bon sens poserait.
Dans une communauté aussi réduite, le ministre de la Santé ou un de ses représentants aurait déjà dû s’approprier l’affaire, présenter ses condoléances et apporter les réponses pour que le deuil puisse commencer. Il est inutile d’ajouter le silence à la souffrance et il n’est jamais trop tard pour accompagner Ali dans la recherche de la vérité sur la mort de son épouse.