Si les syndicats plient la violence va sans doute augmenter

L’interdiction de manifester, évoquée et confirmée ce 22 juin 2016 par un gouvernement de gauche, est perçue comme une véritable trahison par bon nombre de personnes qui ont voté pour Hollande. Si elle venait à être effective entrainant des sanctions contre ceux qui vont la braver,  elle engendrerait à court et à moyen terme encore plus de violences et pourrait être un danger grave pour la démocratie. Dernière minute le gouvernement autorise la manif sur un parcours plus petit.

 

La spirale de la violence

Les français ne méritaient pas la souffrance qu’ils endurent depuis plusieurs mois à cause d’une loi qui n’est pas issue du monde de l’entreprise. La loi sur le travail est avant tout un acte politique qui a conduit à la division des organisations syndicales et des français à des fins électoralistes. A un an des élections présidentielles c’est un « suicide politique ». Les manœuvres et les entêtements des dirigeants de l’état qui auraient dû retirer et réécrire après négociation cette loi, montre à quel point la fracture est réelle entre le monde politique et les militants et salariés du monde du travail. Hollande, piège par Valls, initiateur de cette loi sur le travail, est contraint de tenter une dernière manœuvre désespérée en se présentant à une primaire du Parti Socialiste. Un président de la République sortant, contraint de repasser par la case du parti politique pour essayer de repartir pour un nouveau mandat, dans l’esprit de la 5e République c’est un non-sens et globalement cela affaiblit l’autorité publique.

L’éloignement de la vie réelle est tellement important que depuis quelques jours ce gouvernement de gauche a avancé l’idée d’une interdiction de manifester, alors que 7 syndicats appellent à combattre la loi sur le travail. Dans ces 7 syndicats il y a en particulier la CGT et la CGTFO les deux filles qui continuent l’esprit de la grande CGT de 1895. Cette volonté d’interdire les manifestations, à cause de casseurs que l’ordre républicain n’a pas reçu consigne d’endiguer, est irresponsable. Elle ouvre la voie à une spirale de la violence, si demain les manifestations sont interdites et certainement bravées par les syndicalistes. La police et la gendarmerie vont devoir exécuter des ordres qui laisseront pendant de nombreuses années des traces profondes entre les travailleurs de ce pays et les représentants de la force publique. Au moment même où le terrorisme nous frappe sur notre propre territoire, avait-on besoin d’affaiblir notre pays. Cette incurie qui se prépare sera perçue, en outre, comme une véritable trahison par bon nombre de personnes qui ont voté pour Hollande.

Si elle venait à être effective entrainant des sanctions contre ceux qui vont la braver,  elle engendrerait à court et à moyen terme encore plus de violences et pourrait être un danger grave pour la démocratie.