Pour acquérir la nationalité qatarie, il faut être sportif ou un copain d’une haute personnalité ou attendre un miracle. Et puis cela peut ne pas durer…
Résider au Qatar c’est une sorte de loterie
Certains travailleurs sont au Qatar depuis plus de 30 ans avec un contrat qui est régulièrement reconduit œuvrant ainsi à la richesse d’un pays en construction. Ils se sont installés bien souvent dans un secteur déterminé, les pakistanais dans la police ou l’armée, les népalais dans le bâtiment, les philippins dans les emplois de maison, les emplois de services sont octroyés aux travailleurs égyptiens, libanais ou nord africains, les indiens qui représentent un quart de la population sont un peu partout…
Un débat traverse le Qatar sur la notion de résident permanent et/ou de comment acquérir la nationalité du pays. On parle et quelques fois c’est dans les faits, d’une possibilité de résider par périodes assez longues, comme 5 ans reconductibles. Mais il y a quelques aberration du style, un enfant né au Qatar de parents expatriés peut se retrouver au-delà de 25 ans dans l’impossibilité de rester dans le pays où il est né. Résider au Qatar ressemble de plus en plus à une loterie, on ne sait jamais ce qu’il va se produire.
Les joueurs sont princes au royaume du Qatar
On peut passer de nombreuses années au Qatar sans jamais pouvoir acquérir la nationalité qatarienne Il faut être sportif ou un copain d’une haute personnalité ou attendre un miracle.
La population réelle du Qatar est loin d’être une valeur connue. On parle de 12 % de la population mais en fait c’est tenu secret. Les chiffres vont de 150 000 à 270 000 qataris, vous voyez l’étendue de l’imprécision. Pour connaître la population active hors expatriés c’est du n’importe quoi.
Les seuls qui trouvent grâce aux yeux des autorités de ce pays sont les sportifs. Un footballeur peut en quelques jours devenir qatari pour un match de foot, mais une semaine plus tard retourner au stade de simple expatrié.
Le gros souci du Qatar est de pouvoir participer à une coupe du monde 2022 sur son territoire « peut être », mais avec une équipe ayant au moins quelques qataris de souche. Un programme de sélection drastique est en place mais c’est loin d’être gagné. En attendant on « nationalise à tout va tous les sportifs possibles ». Un joueur de « billes » à plus de chance de devenir qatari par acquisition de nationalité que d’un travailleur qui aura laissé sa santé pour ce pays.
Le Qatar qui se targue d’être à la croisée des mondes et qui veut devenir le centre de la terre, est surtout le lieu où vous pouvez acquérir la nationalité et la perdre en moins d’une semaine. Ephémère et poussière du vent, comme cette image extraite du film de Yann Arthus Bertrand, finalement n’est ce pas là, l’image que sont en train de construire les dirigeants de ce pays ?
Première publication 26-12-2013