Le Qatar pourrait admettre une « certaine mixité » des zones de vie et professionnelles, en contradiction avec les souhaits d’une partie de la population qui souhaite l’éloignement des travailleurs expatriés. Globalement quelle est la tendance à mai 2016 de l’immobilier familial et professionnel ?
Redonner « vie et rentabilité » à certains quartiers
Une expérience est tentée dans certains quartiers afin de maintenir les petits commerces locaux, augmenter la possibilité de constructions en hauteur, permettre l’aménagement dans des locaux professionnels d’une zone à vivre.
Il y a quelques mois encore, le gouvernement qatarien était dans une perspective d’avoir des zones commerciales, industrielles et de vie (repos) bien différenciées. La nécessité d’un nombre important de logements à prix abordables, la nécessité de faire perdurer des petits magasins de proximité souvent tenus par le bas de la classe moyenne du Qatar, la nécessité de rentabiliser les locaux professionnels en les rendant disponibles pour une partie du personnel, a poussé le ministère de la Municipalité et de l’Environnement (MME) à mettre en place une expérience dans certains quartiers :
- Madinat Khalifa St. in Madinat Khalifa North;
- Rawdat Al Khail St. in Nuaija Gharb and Nuaija Sharq;
- Al-Furousiya St. in Madinat al-Murra;
- Al Wajba St. in al-Rayan al-Jadida;
- Umm Salal St. in Umm Salal;
- Umm Qarn St. in Umm Qarn; and
- Simaisma St. in Simaisma.
Chacun se rappelle que selon les dispositions de la loi sur le travail N° 4, les inspecteurs du travail du Qatar sont habilités à se rendre à tout moment sur les lieux de travail, sans préavis, pour faire appliquer la législation en vigueur. Ils peuvent également inspecter le logement des travailleurs.
il a été aussi précisé que les inspecteurs pouvaient soumettre aux autorités judiciaires les infractions susceptibles de donner lieu à des sanctions pénales, mais qu’ils étaient également en mesure d’imposer directement des sanctions administratives, notamment la suspension d’activités commerciales ou de travaux de construction et l’interdiction de recruter des travailleurs. Ils ont exercé ces prérogatives vis-à-vis de plusieurs entreprises ayant enfreint les dispositions pertinentes de la loi. Toutefois les organisations des droits de l’homme doutent de l’efficacité des inspecteurs du travail qatariens.
Quel est l’avenir de cette expérience qui a été mis en place certes, pour fournir quelques logements de proximité pour les travailleurs mais aussi sous la pression de ceux qui souhaitent une meilleure rentabilité de leurs locaux. Alors que certaines familles qatariennes appelaient de leurs vœux un éloignement des travailleurs expatriés dans des zones spécifiques, les autorités qatariennes ne sont – elles pas en contradiction avec les souhaits de la population ? Est-ce une première réponse à l’accusation de ségrégation ? Comme toute expérience, il faudra après un certain temps, une évaluation pour formaliser un avenir ou l’arrêt.
Un changement significatif de l’approche du Qatar de la planification urbaine. Les responsables externes au Qatar des droits de l’homme ont immédiatement exprimé une inquiétude, sur la possibilité de logements pour des travailleurs dans une zone professionnelle où parfois sont stockées des matières à caractère dangereux.
La tendance du secteur du logement à mai 2016
La diminution des dépenses de la part du gouvernement, des organismes semi–gouvernementaux et de quelques grandes entreprises, pèse sur le secteur des propriétés résidentielles et commerciales. Un ralentissement significatif est à souligner selon le dernier rapport de DTZ Qatar spécialiste de la question immobilière.
On estime qu’entre 2009 et 2014, 65 pour cent de l’espace commercial a été repris par des entités gouvernementales et semi-gouvernementales, mais cette demande a chuté de manière significative au cours des 12 derniers mois, selon le rapport.
Si le marché familial lui reste soutenu par l’augmentation globale de la population, que se passera- t-il dans un an lorsque cette augmentation devrait s’atténuer ? Comme dans le secteur de l’hôtellerie qui a un taux d’occupation en baisse, le secteur du logement qatarien vivra- t-il à nouveau une crise d’adaptation ?