Violations des droits du travail au Qatar, encore et toujours, avril 2016

Cela devient insupportable, il ne se passe pas un mois sans qu’une nouvelle affaire vienne ternir un peu plus l’image du Qatar concernant le manque de respect de la législation du travail. Le journal The Guardian dénonce ces faits sur les deux plus grands chantiers du Qatar, le Centre commercial du Qatar National Museum et Doha Festival City.

 

L’administration qatarienne pas à la hauteur de la situation

Les même faits se reproduisent mois après mois sans que l’administration qatarienne puisse endiguer ce manque de respect de la législation concernant le droit du travail. Le journal The Guardian dénonce des malveillances sur les deux plus grands chantiers actuels du Qatar, le Centre commercial du Qatar National Museum et Doha Festival City. Les mêmes méfaits pourtant connus par tous, un salaire ne correspondant pas aux promesses d’embauches, le retrait des passeports pour empêcher les expatriés de repartir chez eux, le retard sur les salaires, des problèmes liés au logement… La technique habituelle est utilisée, les grandes sociétés qui ont eu le marché emploient des sous-traitants peu scrupuleux. Certes, ces donneurs d’ordres eux respectent en général le droit du travail qatarien, mais les sous-traitants et quelques fois les sous-traitants des sous-traitants s’en moquent éperdument. Comme d’habitude, les retards pris sont invoqués pour justifier le « non-respect du droit ».

Cela devient insupportable, il ne se passe pas un mois sans qu’une nouvelle affaire vienne ternir un peu plus l’image du Qatar. Après Amnesty International qui avait enquêté sur les chantiers de la coupe du monde de football 2022 pour y dénoncer des manquements graves, cette nouvelle affaire tend à démontrer que le problème est général. Et que dire de la situation des 85 000 employés de maison au Qatar qui n’ont toujours aucun droit reconnu. Il faut bien reconnaître que l’administration qatarienne comme la justice qatarienne ne sont pas à la hauteur de la situation.

La stratégie du Qatar d’attendre mi 2017 afin de commencer à rectifier cette situation, aura lieu au moment où de nombreux expatriés repartiront chez eux. Il est probable que certains employeurs qatariens s’en serviront alors pour dénoncer « ceux qui ont poussé à l’application du droit à tout prix ». En attendant l’image du Qatar se dégrade inévitablement et pour de longues années.