Une directive de 2011, jamais réellement appliquée, interdisait la présence de vendeurs hommes dans les magasins de vêtements pour femmes. Le Conseil Municipal Central qui couvre tout le Qatar exige son application.
Le Qatar rattrapé par ses démons obscurantistes
Le Qatar avait pendant des années essayé de marquer son originalité en s’ouvrant au monde moderne. En 2011, sur la pression des religieux et d’une partie de la population, une directive interdisait la présence de vendeurs hommes dans les magasins de vêtements pour femmes. Mais elle ne fut jamais vraiment appliquée. Cinq ans plus tard, les mêmes remontent au créneau pour exiger l’application de cette directive. Pour cela, ils se servent du Conseil Municipal Central, le seul organe élu démocratiquement au Qatar, cette instance n’a toutefois qu’un pouvoir consultatif. Cet organisme, plutôt chargé de l’urbanisme et de l’environnement ne pourra qu’émettre des souhaits, en général, non retenus par le gouvernement qatarien.
A la question, pourquoi il y a des vendeurs hommes dans les magasins pour femmes ? Des représentants de la profession répondent qu’ils ont peu de vendeuses femmes.
Deux remarques nous viennent à l’esprit à la lecture de la presse sur ce sujet. La première, le Conseil Municipal Central ne pourra que s’affaiblir en soulevant des problèmes d’un autre âge. La seconde, voilà un signal de plus, de ce que nous appelons le retour vers les ténèbres du Qatar, pour y rejoindre d’autres pays du Golfe.
Si le gouvernement qatarien venait à donner raison à cette minorité de la population, il ne faudra pas s’étonner que de plus en plus de personnes et de politiques déclarent que les relations avec le Qatar doivent être reconsidérées.