Il y a trois ans je commençais ce site, mon premier article fut « Le Qatar un pays qui me fascine », aujourd’hui, c’est le terme « excite » qui me parait le plus adéquat pour qualifier ce pays, enfin cette parcelle de sable de la péninsule arabique.
La Qatar est-il encore un pays arabe ?
Il y a quelques années, 71 % de la population du Qatar était arabe. En 2016, elle ne dépasse pas un tiers et dans les années à venir, elle pourrait descendre à 20 %, si les autorités du pays exécutent leur projet de faire venir 300 000 bangladais et 200 000 pakistanais. Une population d’expatriés qui ne cesse de grandir puisqu’elle atteint désormais plus de 90 % du total des résidents du Qatar. Le récent article d’un responsable égyptien, Abdallah Al-Moghazy, montre à quel point le Qatar tourne le dos à une arabisation du pays.
L’état du Qatar, petite parcelle de sable de la péninsule arabique, vient en 20 ans de marche forcée, de se doter de fondamentaux matériels qui le hissent au rang d’un « petit pays ». Mais l’avenir est problématique.
Les 3 premiers maux du Qatar
La dépendance aux hydrocarbures, une jeunesse en difficulté et le wahhabisme rendent l’avenir du Qatar incertain.
La découverte du pétrole et du gaz a été pour le Qatar, un don du ciel. Depuis plus d’une décennie ce pays essaie toute à la fois de se doter d’un fonds d’investissement pour assurer le futur et développer un secteur privé pour diminuer la dépendance aux hydrocarbures. Il faut reconnaitre l’efficacité du Qatar et une certaine réussite.
Mais la jeunesse qui doit prendre la relève pour les prochaines décennies n’est pas au rendez-vous. Près de 40 % de cette tranche de la population a des problèmes de santé tels que l’obésité, le diabète l’hypertension et la dépression. En outre, les jeunes n’ont pas la culture du travail en secteur privé et préfèrent à plus de 90 % être fonctionnaires, ceci est particulièrement inquiétant pour le futur.
Enfin, si jusqu’à maintenant la religion d’état du Qatar, le wahhabisme, était regardée avec méfiance, d’aucuns n’hésitent plus à dire, notamment après les évènements de Paris et de Bruxelles, que cette approche de l’islam peut favoriser certaines dérives djihadistes. Or, un petit pays comme le Qatar ne peut pas se permettre très longtemps que son image, déjà atteintes par la problématique des droits de l’homme, soit associé au mal du début du siècle, le terrorisme. Le récent rapprochement avec l’Arabie saoudite, alors que jusque-là le Qatar cultivait une certaine originalité, vient plomber son futur.
De la fascination pour le Qatar, on passe lentement mais certainement à une excitation contre le Qatar.