Le Qatar va dépenser plus qu’il ne gagne en 2016, on peut estimer son déficit à 29 pour cent de son budget qui se monte à 156 milliards de QR. Le point faible du Qatar demeure les ressources humaines, un malaise commence à voir le jour sur les choix pour les prochaines années.
L’impact de la baisse des hydrocarbures se fait ressentir fortement dès 2016
Le Qatar aura encore pour cette année 2016 une croissance légèrement supérieure à 4 %, ce qui le place parmi les meilleurs au niveau mondial. Ce sont pour l’essentiel les dépenses liées aux infrastructures internes qui tirent la croissance. En effet ce sont 56 milliards de QR qui sont consacrés aux chemins de fer, le nouveau port de Doha, plusieurs grandes routes, l’expansion des réseaux d’électricité, d’eau et d’égout sur un budget total de dépenses de 202 milliards de QR. Le déficit prévisionnel du Qatar est estimé à ce jour à 46 milliards de QR pour 2016. Les pouvoirs publics arriveront-ils à le maintenir à ce niveau, cela n’est pas certain.
Il n’est donc pas étonnant que Qatar Investment Authorithy qui possède les réserves financières du Qatar fasse le ménage dans ses actifs, afin de rassurer les observateurs internationaux qui pour l’instant ont toute confiance dans le Qatar.
La naissance d’un malaise pourrait toucher les cadres expatriés
Alors que l’émir Tamim avait alerté dès novembre 2014, indiquant que le Qatar allait rentrer en turbulence économique, aucun signe tangible au niveau des qatariens ne montre une réelle prise de conscience. Le qatarien rêve toujours d’être fonctionnaire et se désintéresse du secteur privé hors hydrocarbures. Pourtant, c’est bien ce secteur qui à terme apportera un équilibre durable au niveau économique pour le Qatar.
Un virage économique nécessaire car la baisse du prix du pétrole et du gaz peut durer. Et même s’il venait à grimper, un petit pays comme le Qatar est en danger économique à dépendre d’une mono activité. Or le sursaut national, nécessaire et vital pour le pays n’est toujours pas là.
Ce manque d’engagement des qatariens crée un malaise auprès des cadres qui pensaient rester longtemps au Qatar. Certes les restructurations vont bon train, mais à part quelques rares cas comme Qatar Foundation, les qatariens ne remplacent pas les cadres qui partent et la charge de travail pour les cadres expatriés restants devient insoutenable. Du malaise cela peut à terme passer au départ. Le turn-over, imaginé par quelques dirigeants qatariens avec leurs conseillers, de nombreux expatriés, afin de tirer les salaires vers le bas, risque si on n’y prend pas garde, de déstabiliser sérieusement le Qatar.