Wise 2015 au Qatar, comment passer de la théorie à la pratique

Michelle Obama fera une intervention à Wise 2015 à Doha, dans le cadre du programme « Let Girls Learn », mais ces deux initiatives doivent améliorer leur efficacité. La réalité du terrain notamment au Qatar et bien différente de celles des bureaux de réflexion 

 

Il faut descendre du sommet et mettre les mains dans le cambouis

 

Wise 2015 est-il avant tout un lieu de recherches et d’échanges ou sert-il à des actions pratiques et à l’amélioration globale de l’Education tant au Qatar que dans les pays participants ? Michelle Obama fera une intervention à Wise 2015 à Doha, dans le cadre du programme « Let Girls Learn ».  Comment cela se passe en dehors des bureaux de réflexions?

Que faut-il savoir sur la scolarité au Qatar

Cette rentrée 2015 – 2016, est complexe pour les familles, un article de Doha News, nous rappelle une triste réalité, l’augmentation galopante des coûts scolaires, ils auraient augmentés sur un an de plus de 11 %. Il est certain que la problématique de l’augmentation disproportionnée de l’immobilier scolaire est particulièrement choquante. Pour les expatriés qui viennent avec leurs enfants, si l’employeur ne prend pas en charge cette nouvelle dépense, c’est une perte de pouvoir d’achat qui s’ajoute à la difficulté de trouver une école pour son enfant. Car avec la hausse spectaculaire des loyers des établissements scolaires plusieurs d’entre elles ont dû mettre la clé sur la porte venant compliquer un peu plus le nombre de places disponibles. Bien sûr, la construction de nouvelles écoles vient combler en partie ce déficit de places, mais elles ne sont pas assez nombreuses pour faire face à un nombre d’expatriés qui est plus important que les prévisions initiales. Chaque fois que c’est possible laissez votre enfant dans le pays d’origine si vous n’avez pas trouvé rapidement une école pour lui au Qatar, à moins de donner vous-même un enseignement à votre enfant, mais cela est une autre histoire.

Une éducation de moins bonne qualité pour les arabes au Qatar ?

Un de nos lecteurs a attiré notre attention sur un article du media « Gulf News » qui rapporte qu’une enquête a été demandée par des parents qatariens, auprès Conseil supérieur de l’éducation, concernant la séparation, au sein d’une école internationale, entre étudiants arabes et non arabes. Inquiétudes des familles qatariennes qui craignent un enseignement de moins bonne qualité pour leurs enfants et pour les arabes en général.

Voici quelques chiffres pour comprendre ce qui se passe dans le système éducatif qatarien.

Sur les 245 232 étudiants tous âges confondus 98 908 vont dans des écoles publiques et 146 324 dans les écoles privées. Les qatariens envoient leurs enfants en priorité dans les écoles publiques gratuites mais surtout plus fournies en enseignants, sur 88 036 élèves qatariens 59 519 sont dans des écoles publiques et 28 517dans des écoles privées.

Pour les enfants d’expatriés, la majorité d’entre eux va dans les écoles privées, sur 157 196 étudiant non qataris 117 807 vont dans le privé et 39 389 dans le public. Tout ici est question de statut social et de négociation avec son employeur ou l’administration qui vous emploie. Pour l’école publique en moyenne il y a 1 enseignant pour 7,42 élèves alors que dans le privé le taux est de 1 enseignant pour 14,88 élèves.

Au regard de ces chiffres, on peut considérer que les qatariens vont surtout dans le public où le taux d’enseignants est bien plus important que le privé. L’information du média Gulf News est donc à relativiser puisque pour l’instant les qatariens sont largement mieux traités que les autres nationalités.

Il est possible qu’une école privée réfléchisse à ce qui peut apparaître une séparation ethniques mais là encore on peut s’interroger. Si dans le passé la population arabe du Qatar dépassait les 50 % aujourd’hui, qatariens compris, elle est de l’ordre de 22 à 25 % par un choix délibéré des autorités qatariennes, préférant payer largement moins cher les expatriés asiatiques. Pour des raisons financières la population arabe hors qatariens n’a pas été favorisée.

Quant à la séparation à cause de la religion, cela n’est pas bien sérieux car parmi les expatriés présents bon nombre d’entre eux sont musulmans sunnites comme les qatariens.

Conclusion provisoire, il apparaît peu probable que le Conseil supérieur de l’éducation totalement aux mains des qatariens, laisse passer ce type de de comportement contraire aux intérêts des qatariens. Chacun se souvient comment ce Conseil supérieur de l’éducation s’est immiscé dans les affaire des deux lycées où le français est enseigné, allant jusqu’à « tripatouiller » les manuels scolaires notamment sur l’histoire et virer les deux responsables des établissements pour des chimères.